Délais de paiements : l’été, saison de tous les dangers

À l’approche de l’été, un défi récurrent, mais d’une importance cruciale, se présente pour nos entreprises : celui des retards de paiement, particulièrement accentués durant le mois d’août.

Certaines sociétés se retrouvent en sous-effectif au sein de leurs services financiers pendant la fermeture annuelle. Les validations sont donc plus complexes, ralentissant davantage des délais de paiement déjà longs. En conséquence, les services de médiation des entreprises constatent une augmentation significative de leur activité dès le mois de septembre. En raison de ces impayés, ils enregistrent un pic de dossiers, avec une hausse variant de 10 % à 20 %. Cette augmentation est directement imputable aux retards de paiement accumulés pendant la période estivale.

Les derniers chiffres d’Altares sont éloquents : les défaillances d’entreprises pourraient atteindre des sommets en 2024, dépassant le chiffre record des 60 000 faillites enregistrées en 2016. Si ces dernières font face aux défis de l’inflation et à la réduction des financements en raison de la hausse des taux d’intérêt, la principale cause de ces défaillances demeure les retards de paiement. En France, ces retards sont responsables de 25 % des faillites. Bien que la situation semble se stabiliser avec des retards oscillants actuellement entre 4 et 5 jours en moyenne sur l’année, ces chiffres doublent pendant la période estivale, atteignant en moyenne 8,57 jours en juillet et août 2023. 

Dans ce contexte, il est primordial pour les entreprises d’anticiper afin de passer un été serein. Elles doivent éviter de facturer entre le 14 juillet et le 15 août et privilégier les facturations avant le début de la période estivale afin de prévenir les retards de versements préjudiciables. Nous avons d’ailleurs observé que certaines adoptent d’ores et déjà ces bonnes pratiques, avec une augmentation de 7,84 % du volume de financements de factures en amont de la période estivale.

La technologie est l’une des options viables afin d’éviter des décalages de trésorerie. En effet, il est aujourd’hui possible, via des APIs reliées directement aux marketplaces, ou aux solutions SaaS, de demander un devis de financement instantané de ces factures, permettant aux entreprises de se concentrer sur l’essentiel : maintenir une trésorerie saine, tout en continuant de croître.

Soulignons également le rôle des pouvoirs publics dans la lutte contre ce fléau. Des mesures législatives plus strictes et des sanctions accrues pour les mauvais payeurs pourraient dissuader les entreprises de différer indûment leurs règlements. En ce sens, le rapport de l’Observatoire des délais de paiement de la Banque de France met en lumière la nécessité d’un cadre réglementaire renforcé pour protéger les entreprises, notamment les plus petites, contre les pratiques abusives.

La mobilisation générale est nécessaire pour résoudre cette problématique. En combinant des stratégies internes de gestion de trésorerie, des solutions de financement adaptées et un cadre législatif rigoureux, nous pouvons réduire l’impact des différés de paiement et renforcer la résilience de nos entreprises. 

L’été ne doit pas être une saison de tous les dangers, mais une période où nos entreprises peuvent continuer de prospérer grâce à une gestion proactive et des outils financiers adaptés. Ensemble, faisons en sorte que chaque société, quelle que soit sa taille, puisse aborder la période estivale avec confiance et sécurité financière ! 

Clément Carrier
CEO d’Aria


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