Le luxe italien contre-attaque avec Prada

Tremblement de terre dans le luxe : Prada rachète Versace et vise les sommets face à LVMH. Voici ce qu’il faut savoir.

Prada a surpris son monde en annonçant, ce jeudi 10 avril, le rachat de 100 % de Versace pour 1,25 milliard d’euros auprès du groupe américain Capri Holdings. Une opération d’envergure, dans un secteur habitué depuis plusieurs années à voir l’Italie céder ses pépites à ses voisins français. À rebours des tendances dominantes, ce mouvement marque un retour offensif des acteurs italiens dans le grand jeu des alliances mondialisées du luxe.

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Avec Versace dans sa besace, le groupe italien se dote d’un chiffre d’affaires consolidé dépassant les 6 milliards d’euros, assez pour aller jouer dans la cour de LVMH et Kering.

Car derrière le rideau, les chiffres racontent une autre histoire. Capri Holdings avait déboursé 1,83 milliard d’euros en 2018 pour s’offrir la griffe aux médaillons dorés. Moins de sept ans plus tard, elle la revend à perte, étranglée par une crise du luxe qui s’installe sur fond de ralentissement chinois, frictions douanières et inflation rampante. L’âge d’or de la croissance sans fin dans le luxe semble derrière nous.

Changement d’époque avec le départ de Donatella Versace

Le hasard fait parfois bien les choses, ou peut-être est-ce la main invisible d’un long calcul. En mars dernier, Versace nommait à la direction artistique Dario Vitale, transfuge de Miu Miu, la marque jeune de Prada. Un signal précurseur, presque un clin d’œil. Et surtout, un changement d’époque : Donatella Versace, icône baroque de la maison, tirait sa révérence le 1er avril, vingt-sept ans après avoir repris le flambeau dans le sillage tragique de l’assassinat de son frère.

Le rachat, validé par les conseils d’administration, doit être finalisé au second semestre 2025.


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