Placements : faut-il acheter de l’or en 2025 ?

Face aux incertitudes économiques et géopolitiques, le cours de l’or grimpe en flèche. Quelles sont les prévisions pour 2025 et comment investir efficacement ?

L’or brille à nouveau en 2025. Alors que l’incertitude économique et géopolitique s’accentue, les investisseurs se tournent massivement vers le métal précieux. Son rôle de valeur refuge est confirmé par une progression de 8,5 % depuis le début de l’année, tandis que d’autres actifs, comme les indices américains et le bitcoin, subissent des turbulences.

Pourquoi cet engouement ? Quelles sont les perspectives pour l’or dans les mois à venir ? Et surtout, comment les particuliers peuvent-ils en tirer parti ?

L’or en hausse : un marché sous tension

Le mois de février 2025 a vu l’or progresser de 0,3 % en euros et 0,8 % en dollars, portant sa hausse annuelle à 8,5 %. Au 28 février, l’once d’or s’échangeait à 2 834 dollars et 2 721,17 euros, confirmant son attractivité dans un climat incertain.

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte où d’autres actifs connaissent des performances plus contrastées. Le CAC 40 a enregistré une progression de 2,03 % en février et de 9,9 % depuis le début de l’année, surpassant légèrement l’or. En revanche, les indices américains ont souffert du recul des valeurs technologiques, affichant une baisse de 1,5 % sur le mois et une performance annuelle limitée à 1,5 %. Le bitcoin, après une envolée en 2024, a quant à lui subi une chute brutale de 19 % en février et de 8,5 % depuis janvier.

Cette divergence souligne le rôle de l’or comme outil de diversification des risques. Sa corrélation négative avec les marchés actions, désormais évaluée à -0,1, confirme son attractivité en période de volatilité. Historiquement, ce phénomène s’est déjà produit lors de crises économiques majeures, comme en 2008, lorsque l’or avait vu son prix exploser, passant de 800 dollars l’once en 2007 à près de 1 900 dollars en 2011.

Tensions géopolitiques et économiques

Au-delà de la dynamique des marchés financiers, l’or bénéficie d’un contexte international marqué par l’incertitude. La politique protectionniste de Donald Trump joue un rôle clé dans cette tendance. Son retour à la Maison-Blanche s’accompagne d’une série de mesures radicales, notamment l’instauration de droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, ainsi qu’un durcissement des relations commerciales avec la Chine. Ces décisions alimentent les craintes inflationnistes et pèsent sur la stabilité économique mondiale.

Dans le même temps, la situation en Ukraine connaît un tournant décisif. Trump a annoncé la suspension de l’aide militaire américaine, conditionnant toute future assistance à un accord sur l’exploitation des minerais stratégiques. Cette décision a provoqué une onde de choc sur les marchés et accentué la perception de l’or comme valeur refuge. L’incertitude quant à l’avenir du soutien occidental à l’Ukraine renforce la volatilité et alimente la demande pour des actifs jugés sûrs, à l’image du métal jaune.

Des prévisions optimistes pour l’or en 2025

Face à ces tensions, les grandes institutions financières anticipent une poursuite de la hausse des cours de l’or. Selon Goldman Sachs, le métal précieux pourrait encore progresser de 8 % d’ici la fin de l’année, atteignant ainsi les 3 100 dollars l’once. Ce scénario repose sur une demande soutenue des banques centrales, des achats croissants d’ETF en or et une politique monétaire plus accommodante.

Les banques centrales jouent un rôle central dans cette dynamique. En 2025, elles devraient acheter environ 900 tonnes d’or, selon UBS, poursuivant ainsi une tendance de dédollarisation. En janvier, 18 tonnes d’or ont été ajoutées aux réserves mondiales. La Chine maintient ses achats réguliers à hauteur de 5 tonnes par mois, tandis que l’Ouzbékistan et le Kazakhstan figurent parmi les principaux acquéreurs avec respectivement 8 et 4 tonnes achetées. À l’inverse, la Russie et la Jordanie ont allégé leurs réserves, vendant chacune 3 tonnes.

Cette accumulation d’or par les banques centrales traduit une volonté de diversification des réserves et une certaine défiance vis-à-vis du système financier occidental. Ce phénomène, combiné à la baisse attendue des taux d’intérêt, pourrait soutenir davantage la hausse des cours.

Comment les particuliers peuvent-ils profiter de cette ruée vers l’or ?

Pour les investisseurs, l’or représente un atout stratégique. Son rôle de diversification est particulièrement précieux dans un portefeuille, car sa performance est souvent indépendante de celle des actions et des obligations. Lorsque les marchés financiers traversent des périodes de volatilité, l’or peut stabiliser le portefeuille et réduire les risques globaux. De plus, son statut de valeur refuge en fait une protection efficace contre l’inflation et les fluctuations monétaires.

Deux grandes options s’offrent aux particuliers souhaitant investir dans l’or. L’achat d’or physique, sous forme de lingots ou de pièces, permet de posséder un actif tangible et sécurisé, bien que cela implique des contraintes de stockage. À l’inverse, l’or papier, via les ETF ou les actions de sociétés minières, offre une flexibilité et une liquidité accrues, mais expose davantage aux fluctuations des marchés financiers. Le choix entre ces solutions dépend du profil de risque et des objectifs de chaque investisseur.

Alors que l’or suscite un intérêt croissant, une annonce inattendue vient ajouter du suspense au marché. Donald Trump a exprimé son souhait d’inspecter les réserves de Fort Knox, où sont stockées 4 570 tonnes du métal précieux. Cette déclaration fait écho aux demandes répétées du sénateur Rand Paul, qui réclame un audit des stocks d’or des États-Unis, rappelant qu’aucune vérification formelle n’a eu lieu depuis 1953.

L’initiative a immédiatement suscité des réactions, notamment de la part d’Elon Musk, qui a suggéré une retransmission en direct de l’événement. Cette annonce relance les spéculations autour de la gestion des réserves américaines et pourrait influencer la perception des investisseurs quant à la transparence du marché de l’or.


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