Pourquoi les chefs d’entreprise tournent le dos à Emmanuel Macron

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et ils sont implacables. Emmanuel Macron, autrefois le président des entrepreneurs, enregistre une dégringolade historique dans leur estime : 78 % ne lui accordent plus leur confiance.

Le contexte politique, marqué par une nomination contestée de François Bayrou au poste de Premier ministre, plonge les dirigeants de petites entreprises dans une inquiétude généralisée.

Derrière ces chiffres, c’est une rupture nette qui se dessine entre les chefs d’entreprise et le pouvoir exécutif. Selon le dernier sondage Legalstart, près de 71 % des dirigeants interrogés se déclarent inquiets, dont 50 % très inquiets, un bond en avant alarmant par rapport aux derniers mois. Pour eux, l’instabilité politique se traduit par deux grandes peurs :

  • L’incertitude fiscale qui plombe la visibilité financière de leurs activités (62 % des sondés) ;
  • La baisse de la demande, citée par un entrepreneur sur deux (48 %).

Macron rejeté par ses anciens alliés

Longtemps porté par la “start-up nation”, Emmanuel Macron semble aujourd’hui en plein désamour avec les petites entreprises. Le rejet est catégorique : 47 % des répondants n’ont plus aucune confiance (note 0/10). Pire encore, 50 % des entrepreneurs appellent à sa démission pour sortir d’une crise qu’ils jugent sans issue. Une majorité écrasante chez les opposants politiques, notamment 89 % chez les sympathisants LFI/NFP et 79 % côté RN.

Pourtant, une partie des sondés (37 %) souhaite encore voir le Président terminer son mandat, mais avec une mission claire : restaurer la stabilité du pays. Lucie Castets et Jordan Bardella émergent comme des figures préférées pour remplacer François Bayrou, dont la nomination convainc peu (62 % des dirigeants estiment que c’est un mauvais choix).

L’économie en pause

L’impact de cette crise est bien réel sur le quotidien des entreprises. Face à l’incertitude, les chefs d’entreprise agissent :

  • 45 % réduisent leurs coûts ;
  • 34 % freinent leurs investissements ;
  • 27 % limitent les recrutements.

Les priorités sont claires pour les entrepreneurs : réduire les charges fiscales et sociales (58 %), apaiser les tensions sociales (49 %) et simplifier les démarches administratives (44 %). Des demandes aussi vieilles que le mal économique français, mais qui reviennent en force lorsque la tempête politique s’installe.

Confiance à bout de souffle

Ce sondage Legalstart révèle surtout un constat frappant : les chefs d’entreprise ne savent plus vers qui se tourner. 29 % d’entre eux n’expriment aucune opinion sur la formation politique capable de répondre à leurs attentes. Le RN arrive en tête (24 %), loin devant les autres partis, tandis que la majorité présidentielle s’effondre à 4 %.

En définitive, l’ambiance est lourde. L’inquiétude domine tous les secteurs, de l’information à l’hôtellerie, où les niveaux de confiance flirtent avec le plancher (moins de 3/10). Sans surprise, la France entrepreneuriale est à la croisée des chemins.


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