Mais bon, soyons honnêtes : entre les luttes de pouvoir à peine dissimulées et les personnalités « difficiles », le bureau se transforme souvent en champ de bataille. Pas étonnant que, d’après une étude de 2022 du cabinet Stimulus, les salariés français passent en moyenne trois heures par semaine à se chamailler. Si seulement on pouvait facturer ces heures perdues à ceux qui déclenchent ces querelles.
En gros, ça fait 20 jours par an à gérer les egos et les malentendus. Et on parle ici de personnes supposées être des adultes responsables. Quand on pense que cette perte de temps équivaut à presque un mois de travail, on se demande si certains ne préfèrent pas les conflits aux vacances.
Pourquoi tant de haine ?
Alors, pourquoi autant de conflits ? Parce que, évidemment, personne ne peut s’entendre sur quoi que ce soit. Entre ceux qui pensent que leur place à la réunion est une question de vie ou de mort, et ceux qui ne comprennent pas que « travailler en équipe » signifie justement travailler avec les autres, la situation dégénère rapidement. Et ne parlons même pas des chefs d’équipes qui ont tendance à croire qu’ils sont des rois médiévaux sur leur petit trône d’open space, prêts à défendre leur territoire contre toute menace.
Les raisons des conflits ? Des désaccords sur la répartition des tâches, des objectifs flous, ou simplement le fait que certains n’aiment pas vraiment se parler. Oui, l’absence de communication est un classique indémodable. C’est fascinant de voir à quel point il est difficile pour des adultes de simplement exprimer ce qu’ils veulent ou d’écouter ce que les autres ont à dire sans passer en mode combat.
L’écoute active ou comment faire semblant de comprendre
Heureusement, il existe des solutions. Prenons par exemple l’écoute active – ou comment faire semblant d’écouter votre collègue tout en pensant à votre prochain mail. Cette technique, mise en avant par Carl Rogers, est censée encourager l’empathie et améliorer les échanges en entreprise. Vous écoutez, vous reformulez, vous acquiescez… Et avec un peu de chance, le collègue en face de vous se sentira compris. L’ironie, c’est que souvent, les personnes qui ont le plus besoin de cette méthode sont celles qui ne l’utiliseront jamais. Trop occupées à préparer leur prochain argument pour réellement écouter, sans doute.
Et puis, il y a aussi le fameux feedback constructif, cette merveilleuse invention où l’on tente de dire à quelqu’un qu’il fait tout de travers, mais de façon « positive ». Cela fonctionne surtout si l’autre personne ne vous déteste pas déjà cordialement.
La médiation : ou comment demander à un tiers de gérer la crise pour vous
Pour les cas désespérés, il reste la médiation. Vous savez, ce moment où vous êtes tellement enlisé dans les querelles de bureau que vous devez faire appel à un médiateur, un pauvre tiers impartial qui doit écouter vos griefs tout en gardant son calme olympien. On peut dire que ces personnes méritent une médaille, ou au moins un bon verre après la réunion. Le Centre Européen de la Médiation préconise cette approche quand les tensions sont devenues trop « complexes » – traduisez par « trop explosives » – pour être gérées en interne.
Le médiateur, lui, doit rétablir un dialogue entre les parties en conflit. Facile à dire. À voir si ceux qui se haïssent depuis des mois sont capables de faire la paix après quelques réunions bien intentionnées. Mais bon, si cela évite d’en arriver aux cris en open space, ça vaut le coup d’essayer.
Le team building, cette grande illusion
Et une fois le conflit résolu, il faut bien réparer les dégâts. C’est là qu’entre en scène le fameux team building, cette activité aussi cruciale que futile où l’on vous fait croire qu’un atelier de construction de radeaux en forêt suffira à faire oublier des mois de querelles. Qui aurait cru que la clé pour restaurer la confiance entre collègues était de faire du kayak ensemble ? Mais bon, si cela permet de renforcer la cohésion d’équipe et d’éviter que les mêmes conflits ne resurgissent, alors pourquoi pas. C’est toujours mieux que de passer encore trois heures par semaine à s’écharper sur des détails insignifiants.