La micro-entreprise reste le choix n°1 des Français en 2025. Avec près de 800 000 créations en 2024, la micro-entreprise continue de séduire un large éventail de porteurs de projet : freelances, artisans, professions libérales, jeunes diplômés ou salariés en quête de complément de revenu. Popularisé sous le nom d’auto-entrepreneur, ce régime simplifié offre un accès rapide à l’entrepreneuriat sans les lourdeurs traditionnelles de la création d’entreprise.
Mais en 2025, le cadre évolue. Revalorisation des plafonds de chiffre d’affaires, adaptation des seuils de TVA, réforme du dispositif ACRE, centralisation des démarches sur le Guichet Unique… Autant de changements qui redessinent le périmètre du statut. Un point complet s’impose.
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Micro-entreprise : ce que recouvre ce statut simplifié
La micro-entreprise est une forme particulière de l’entreprise individuelle, dotée d’un régime fiscal et social allégé. Elle ne constitue pas une société : l’entrepreneur exerce en son nom propre et reste personnellement responsable des actes liés à son activité.
Depuis 2016, les termes auto-entrepreneur et micro-entrepreneur sont synonymes et désignent la même réalité juridique. Ce régime repose sur deux piliers : la simplicité de création et la gestion allégée. Il est accessible à toute personne physique majeure ou mineure émancipée, résidant en France et disposant de sa capacité juridique.
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Pour qui ? Et pourquoi ? Le profil type du micro-entrepreneur
La micro-entreprise s’adresse aux activités à faible capital de départ, nécessitant peu d’investissement structurel. C’est une solution idéale pour tester un marché, exercer une activité complémentaire (en parallèle d’un emploi salarié, d’une retraite ou d’études), ou amorcer une transition professionnelle.
Mais ce régime est aussi encadré par des seuils de chiffre d’affaires : il convient donc aux activités modestes par leur volume, mais pas nécessairement par leur ambition.
Créer sa micro-entreprise : les étapes clés à suivre
Depuis le 1er janvier 2023, toutes les démarches se font via le Guichet Unique de l’INPI, plateforme centralisée pour les formalités d’entreprise.
Préparer son projet
- Vérifier la compatibilité de son activité avec le régime
- Choisir un nom commercial
- Déterminer l’adresse de domiciliation
- S’informer sur les éventuelles obligations spécifiques aux activités réglementées
Immatriculation en ligne
- Saisie des informations personnelles et professionnelles
- Téléversement des pièces justificatives (pièce d’identité, justificatif de domicile, etc.)
- Obtention du numéro SIRET en 15 jours environ
- Notification d’affiliation à l’Urssaf sous 4 à 10 semaines
À noter : l’immatriculation d’une micro-entreprise est gratuite.
Plafonds 2025 : ce que vous pouvez (vraiment) gagner
Pour conserver le régime fiscal et social simplifié de la micro-entreprise, les plafonds de chiffre d’affaires suivants doivent être respectés :
Activités commerciales, artisanales, hébergement : 188 700 € HT
Prestations de services et professions libérales : 77 700 € HT
En cas d’activité mixte, le chiffre d’affaires total ne doit pas dépasser 188 700 €, avec un maximum de 77 700 € pour les prestations.
TVA : les seuils à surveiller
Le régime de franchise en base de TVA permet de ne pas facturer la taxe, jusqu’aux seuils suivants :
Activités commerciales et artisanales :
- Franchise : 85 000 €
- Seuil majoré : 93 500 €
Prestations de services :
- Franchise : 37 500 €
- Seuil majoré : 41 250 €
Dépassement = assujettissement à la TVA, selon la date et l’ampleur du dépassement.
Cotisations, ACRE, fiscalité : combien allez-vous payer ?
Déclaration du chiffre d’affaires
Le micro-entrepreneur déclare son chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement sur le portail autoentrepreneur.urssaf.fr, même s’il est nul.
Taux de cotisations sociales 2025
- Vente de marchandises (BIC) : 12,3 %
- Services commerciaux / artisanaux : 21,2 %
- Professions libérales (SSI) : 21,1 %
- Professions libérales (CIPAV) : 21,2 %
À ces taux s’ajoutent :
- 0,2 % pour la contribution à la formation professionnelle
- La taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC), pour les commerçants et artisans
L’ACRE : exonération partielle en début d’activité
L’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise (ACRE) permet, sous conditions, de bénéficier de taux réduits pendant la première année :
- Achat-revente / hébergement : 6,2 %
- Services relevant des BIC : 10,6 %
- Services relevant des BNC : 12,3 %
- Professions libérales affiliées à la CIPAV : 13,9 %
Avantages et limites : faut-il vraiment se lancer ?
Les atouts du régime
- Formalités simplifiées
- Création rapide et gratuite
- Comptabilité minimale
- Imposition proportionnelle et prévisible
- Cumul possible avec salariat, chômage ou retraite
Les limites structurelles
- Plafonds de chiffre d’affaires restrictifs
- Impossibilité de déduire les frais professionnels
- Protection sociale limitée
- Responsabilité illimitée sur les biens personnels
- Certaines professions exclues du dispositif
Créer une micro-entreprise, ça coûte combien (vraiment) ?
L’immatriculation est gratuite, mais certains frais sont à anticiper selon le secteur d’activité et les choix de l’entrepreneur :
- Compte bancaire professionnel : entre 0 et 40 € par mois
- Assurance responsabilité civile professionnelle : à partir de 100 € par an
- Accompagnement à la création : entre 0 et 1 500 € (optionnel)
- Matériel, logiciels, site internet : variables selon le projet
D’autres dépenses peuvent s’ajouter : dépôt de marque, domiciliation, frais de communication, comptabilité, etc.