Quel type de manager êtes-vous vraiment ?

Et si votre façon de manager freinait votre équipe ? Découvrez quel style vous utilisez… et comment mieux l’adapter aux situations.

Prenez-vous les décisions seul ? Consultez-vous votre équipe ? Laissez-vous une large autonomie à vos collaborateurs, ou préférez-vous garder la main sur chaque étape ?
Votre style de management a un impact direct sur l’efficacité collective, le climat de travail et la motivation individuelle.
Quatre grands modèles — directif, persuasif, participatif, délégatif — permettent de lire ces postures. Formalisés dans les années 1960 par le psychologue Rensis Likert, ils restent aujourd’hui des repères précieux pour comprendre comment vous fonctionnez… et comment vous pourriez évoluer.

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Les quatre grandes approches de management

Aucun style n’est en soi supérieur aux autres. Ce qui distingue un bon manager, c’est sa capacité à identifier ce dont son équipe a besoin à un moment donné, et à ajuster sa posture en conséquence. Comprendre son style dominant, c’est déjà prendre du recul sur ses pratiques.

1. Le management directif : pilotage unilatéral

Le manager directif prend seul les décisions, définit les objectifs, répartit les tâches. La communication suit un schéma descendant. L’exécution prévaut sur la discussion. Ce style repose sur une hiérarchie forte et une logique de contrôle.

Ce modèle se montre particulièrement efficace dans les situations d’urgence ou lorsqu’il est nécessaire d’appliquer rapidement une procédure. Il peut également rassurer les équipes peu expérimentées en leur offrant un cadre clair et stable.

Ce type de management tend toutefois à démobiliser les collaborateurs sur le moyen terme. En les maintenant dans un rôle d’exécutants, il limite leur capacité d’initiative, bride la créativité et freine l’apprentissage. Le contrôle constant peut instaurer un climat de méfiance, voire de défiance, nuisible à la qualité des relations au sein de l’équipe. Il est peu compatible avec les environnements où l’agilité et l’adaptation rapide sont requises.

2. Le management persuasif : autorité accompagnée d’explication

Ce style repose sur une autorité assumée mais accompagnée d’un effort d’explication. Le manager cherche à obtenir l’adhésion de ses équipes en donnant du sens à ses décisions, tout en conservant le pouvoir final d’arbitrage.

Il permet de renforcer la confiance entre le manager et ses collaborateurs. En exposant les raisons de ses choix, le responsable rend ses décisions plus lisibles et favorise la compréhension des objectifs. Il instaure un climat plus constructif qu’un management purement autoritaire.

Ce modèle peut néanmoins devenir chronophage si le manager cherche systématiquement à justifier chaque décision. Il exige également un certain charisme et une capacité à communiquer clairement. Dans certains cas, ce mode de management peut être perçu comme paternaliste, notamment si les marges de manœuvre restent très limitées malgré un discours d’ouverture. L’équilibre entre conviction et contrôle est parfois difficile à maintenir.

3. Le management participatif : co-construction des décisions

Le management participatif repose sur l’implication active des collaborateurs dans les prises de décision. Le manager y joue un rôle de facilitateur plutôt que de décideur exclusif. L’objectif est de mobiliser l’intelligence collective et de créer une dynamique de groupe fondée sur la confiance.

Ce style favorise l’engagement, améliore la motivation et renforce la cohésion. Il permet aux membres de l’équipe de mieux comprendre les enjeux globaux et de s’impliquer plus pleinement dans la réussite collective. Il crée également un terrain favorable à la créativité et à la résolution collaborative des problèmes.

La prise de décision peut toutefois devenir plus lente, surtout si les procédures de consultation manquent de clarté. Ce style nécessite une maturité professionnelle de la part des collaborateurs, ainsi qu’une capacité du manager à trancher en cas de désaccord. En l’absence de cadre défini, la volonté de co-construction peut dériver vers une dilution des responsabilités, générant frustrations ou blocages. Il n’est pas adapté à toutes les configurations, notamment lorsque des décisions rapides et un pilotage resserré sont attendus.

4. Le management délégatif : autonomie encadrée

Dans ce modèle, le manager définit les objectifs mais laisse à chacun la liberté de s’organiser comme il l’entend. Il intervient peu dans le suivi opérationnel, préférant se rendre disponible en cas de besoin. Ce style repose sur la confiance, l’autonomie et la responsabilité individuelle.

Il convient bien aux équipes expérimentées et autonomes. Il encourage la prise d’initiative, stimule le développement des compétences et allège la charge managériale. En laissant aux collaborateurs une marge de manœuvre réelle, il peut renforcer leur sentiment d’efficacité personnelle.

Le principal risque réside dans la perte de cohérence collective. En l’absence de coordination suffisante, les priorités peuvent diverger, et les efforts individuels se disperser. Ce style suppose que les membres de l’équipe soient capables de s’auto-organiser sans supervision constante, ce qui n’est pas toujours le cas. Il peut également accroître la pression sur certains collaborateurs, qui vivent mal l’absence de cadre clair ou de feedback régulier. Enfin, si la confiance n’est pas réciproque, ce mode de fonctionnement devient rapidement source d’incompréhension.

Positionnement : comment vous situez-vous ?

Quelques questions permettent de cerner votre style dominant :

  • Prenez-vous systématiquement les décisions finales ?
  • Vos collaborateurs savent-ils pourquoi vous leur demandez certaines choses ?
  • Accordez-vous votre confiance par défaut ou à l’épreuve ?
  • Êtes-vous à l’aise avec l’idée de ne pas tout contrôler ?

Les réponses varient selon les contextes, les équipes, et votre propre évolution. La cohérence d’un style ne garantit pas sa pertinence en toute situation.

Évolutions récentes : des pratiques hybrides et adaptatives

Les pratiques managériales ont évolué ces dernières années. Plusieurs approches transversales viennent aujourd’hui compléter les modèles classiques :

  • Le management bienveillant, qui met l’accent sur l’écoute, la reconnaissance et la régulation des tensions
  • Le management agile, qui favorise des prises de décision rapides, en cycles courts, souvent pilotées par les équipes elles-mêmes
  • Le management hybride, qui suppose une capacité à gérer des équipes en partie à distance, avec des outils numériques
  • Le management intergénérationnel, qui s’appuie sur la diversité des âges et des attentes pour faire émerger des complémentarités utiles

Ces approches ne constituent pas des styles en soi, mais des dimensions transversales qui peuvent s’appliquer à n’importe quel modèle, selon les besoins du terrain.

Vers une posture situationnelle

Le modèle de management situationnel, proposé par Paul Hersey et Kenneth Blanchard, invite à ne pas figer son approche. Il repose sur une adaptation du style en fonction de deux paramètres : la maturité professionnelle du collaborateur (compétence et motivation) et la nature de la tâche à accomplir. Cette flexibilité exige du discernement, mais constitue aujourd’hui un critère de compétence managériale reconnu.


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