Les entreprises prévoient 2,43 millions de recrutements en 2025, soit une baisse de 12,5 % par rapport à 2024. Cette chute, qui concerne toutes les régions, tous les secteurs et toutes les tailles d’établissement, ramène le marché de l’emploi à son niveau d’avant-crise sanitaire. Les raisons sont multiples : croissance économique atone (+0,7 % attendue), contexte international instable, absence de budget voté fin 2024… autant de facteurs qui freinent les projets de recrutement.
Mais au sein de ce marché globalement en repli, certains métiers échappent à la tendance et restent porteurs.
A LIRE AUSSI
Recrutement : pourquoi les RH misent sur TikTok et Instagram
Le secteur de la santé
La santé fait figure d’exception. Les besoins structurels de cette filière soutiennent la dynamique de l’emploi. Les intentions de recrutement progressent pour les infirmiers et sages-femmes (+4,9 %), les aides-soignants (+3,9 %) et les agents hospitaliers (+1,1 %). Le vieillissement de la population et les tensions hospitalières alimentent une demande constante, difficile à satisfaire.
Aides à domicile
Dans le champ des services à la personne, les métiers de l’aide à domicile sont en première ligne. Près de 800 000 postes devraient être pourvus d’ici 2030. Ce secteur, qui regroupe notamment les aides à domicile et auxiliaires de vie, résiste bien à la conjoncture grâce à une demande croissante liée à la dépendance, au vieillissement et à l’évolution des modes de vie. Il reste toutefois confronté à des difficultés de recrutement récurrentes.
POUR EN SAVOIR PLUS
L'enquête de France Travail Enquête Besoins en Main-d'Œuvre 2025
Numérique et informatique
Le secteur numérique maintient un niveau de recrutement élevé, malgré le ralentissement général. Les cadres et ingénieurs informatiques figurent à la 15e place des métiers les plus recherchés, selon France Travail. Les besoins sont particulièrement marqués dans la cybersécurité, la data science, la bio-informatique et la maintenance informatique. Ces profils techniques sont essentiels dans de nombreux secteurs industriels et tertiaires.
Défense et pharmacie
Si l’industrie affiche un recul global des intentions d’embauche de 16,5 %, certaines filières spécifiques recrutent encore. Le secteur de la défense prévoit 10 000 recrutements en 2025. La pharmacie, quant à elle, prévoit 5 000 embauches d’ici 2030, dont 2 000 dans l’environnement et 3 000 dans les métiers du numérique. Les profils recherchés vont des ouvriers qualifiés aux techniciens, en passant par les ingénieurs spécialisés.
Métiers en tension : qui peine à recruter en 2025 ?
Un recrutement sur deux est encore jugé difficile en 2025, malgré une baisse de 7,3 points par rapport à l’an dernier. Les tensions restent fortes dans plusieurs filières : construction, industrie, santé, hôtellerie-restauration, informatique.
Les métiers les plus difficiles à pourvoir sont très divers : couvreurs, carrossiers, aides à domicile, ouvriers en chaudronnerie, charpentiers, médecins, bouchers, mécaniciens, etc. Il est notable qu’aucun métier industriel ne figure dans les 20 premiers métiers les plus recherchés, à l’exception des magasiniers et préparateurs de commande (17e place).
Comment les entreprises adaptent leurs méthodes de recrutement
Pour faire face aux tensions et à la pénurie de candidats qualifiés, les entreprises ajustent leurs pratiques. Les contrats en CDI représentent désormais 43,8 % des intentions de recrutement, en hausse de 5,5 points. Le recrutement par simulation, les immersions en entreprise et les formations courtes gagnent du terrain.
De son côté, France Travail réoriente 50 % de son budget formation vers des cursus mieux adaptés aux besoins concrets des employeurs. Les démarches de prospection directe auprès des entreprises s’intensifient également.
Quels métiers offrent encore des opportunités en 2025 ?
Malgré le recul généralisé du marché de l’emploi, plusieurs filières résistent : santé, aide à domicile, numérique, défense, pharmacie. Pour les demandeurs d’emploi ou les salariés en reconversion, ces secteurs représentent des pistes concrètes.
La baisse des tensions dans certains métiers pourrait aussi, à moyen terme, faciliter les embauches pour des profils jusqu’alors écartés. Reste à savoir si les efforts des pouvoirs publics et des entreprises suffiront à résoudre durablement les déséquilibres entre l’offre et la demande de travail.