Beaumes-de-Venise, son soleil, son muscat… et son point de deal

Ah, Beaumes-de-Venise… Un nom qui évoque des images de vignes ensoleillées au pied des somptueuses Dentelles de Montmirail et, bien sûr, ce fameux muscat qui attire les amateurs du monde entier. Mais sous cette carte postale, il y a une réalité beaucoup moins photogénique qui persiste depuis des années. Beaumes-de-Venise n’est plus seulement connu pour son vin doux et ses paysages pittoresques, mais aussi pour son point de deal qui, lui, n’a rien de touristique.

Imaginez la scène : entre la boulangerie, la boucherie et le fleuriste, à deux pas du Café du Siècle — là même où Emmanuel Macron est venu, il y a quelques mois, entouré de caméras, boire un verre pour célébrer la Provence… Quelques mètres plus loin, les dealers ont leur QG, comme s’ils faisaient partie du décor. En place depuis plusieurs années, ce « point de deal » semble aussi ancré dans la vie locale que le muscat. Les acheteurs se pressent dans une discrétion toute relative… Le tout se déroule à ciel ouvert comme un marché quotidien, mais en beaucoup moins charmant.

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Trafic à l’ombre de la gendarmerie

Les dealers sont ici chez eux. Avec leur attitude aussi intimidante que nonchalante, ils imposent leur présence. Le « caïd » de la bande, véritable entrepreneur du « marché parallèle » connu de tous, gère ses affaires avec un sentiment d’impunité qui fait grincer bien des dents.

Une question se pose : où sont les gendarmes dans tout ça ? Ah oui, juste à côté. Leur présence, à 200 mètres du « point de deal » ajoute une touche presque surréaliste à la situation. Pendant que les dealers opèrent tranquillement, les forces de l’ordre semblent comme figées, spectatrices d’un scénario qui se répète chaque jour. C’est un peu comme si l’inaction était devenue une sorte de performance involontaire, où tout le monde regarde, mais personne n’intervient.

Du côté des habitants, l’indignation monte, mais la peur aussi. Ils n’ont pas ce luxe d’être de simples spectateurs. Certains osent encore fréquenter les commerces du centre, mais ce n’est plus vraiment avec la même sérénité. Car oui, il faut du courage pour acheter son pain ou des fleurs avec des dealers en arrière-plan. Sans parler des clients qui désertent petit à petit ces commerces, laissant les commerçants désemparés.

Beaumes-de-Venise, une image ternie

Ce qui est certain, c’est que l’image de Beaumes-de-Venise, autrefois symbole de quiétude provençale, est en train de s’effriter. Les rumeurs circulent, l’image du village se ternit, et avec elle, son attrait touristique et économique. Ce n’est plus seulement pour le vin qu’on parle du village, mais aussi pour ce trafic visible de tous…

Beaumes-de-Venise, avec son charme provençal et son muscat mondialement connu, mérite bien plus qu’une réputation entachée par la passivité face à ce trafic. Une prise de conscience collective s’impose pour que le village retrouve enfin la sérénité qui a fait son succès — et pour que la prochaine fois qu’Emmanuel Macron viendra y boire un verre, ce ne soit pas à l’ombre de ce marché parallèle.

Laura Picard
Envoyée spéciale à Beaumes-de-Venise (Vaucluse)


9 avis sur « Beaumes-de-Venise, son soleil, son muscat… et son point de deal »

  1. J’habite à Beaumes de Venise et je ne fréquente plus le centre ville depuis bien longtemps. Je me suis plaint à la mairie sans aucun effet. Les dealers ont pignon sur rue, les gendarmes les regardent de loin. Tout le monde a peur de M…. et sa bande.

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    • qui êtes vous chère Laure picard pour oser faire un article si peu élogieux de notre village ,vivez vous ici ?
      votre journal ou les bureaux sont situés à Paris vous on donné pour mission de venir voir le trafic à beaumes de Venise quelle plaisanterie, pourquoi ne vous ont ils pas envoyé à la castellane sur Marseille oups vous n auriez pas fait un pas dans la cité 😉,avez vous seulement pris le temps ,si toutefois vous êtes venue d avoir interrogé, le boucher,la boulangère, le fleuriste,le café du siècle pour avoir confirmation de ces propos que vous tenez apparemment non ,je vous invite donc à venir séjourner dans notre beau village ou habitants et touristes font la queue pour acheter une baguette de pain ,un steak ou boire un café.

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      • Propos inconséquent d’une personne qui vit dans »les beaux quartiers », et travaille dans une officine préservée des aleas de la rue…Seuls peuvent témoigner valablement les habitants du centre du village, intra ou extra-muros, le jour et la nuit. Quand on ne vit pas une situation, on ne peut pas en parler en toute connaissance de cause. Dans ce cas, le mieux est de se taire et de respecter le travail d’une journaliste ainsi que les témoins qui lui ont confié leur vérité.

  2. Tout le monde a peur à Beaumes de Venise. Le maire se désinteresse du problème et les gendarmes aussi. La nuit le centre du village est devenu le rendez-vous des camés. Beaucoup de villageois veulent régler le problème eux-mêmes. Tout ça va tres mal finir si les autorités ne se bougent pas !

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  3. Ce matin mon voisin ma fait part de votre article sur Beaumes de Venise. Quel plaisir de vous lire retraçant exactement la situation du village.Cela fait du bien, nous avions l’impression de me mener ce combat seul !!
    Vous n’imaginez pas ce qui se passe la nuit. J’appelle les gendarmes régulièrement mais il ne se passe rien, il disent qu’ils sont en sous effectif

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  4. Habitant à Beaumes-de-Venise, je suis entièrement d’accord avec la journaliste et les commentaires de Cathy, de P. Dussols et de 84190 ! A chaque fois que je vais dans le centre du village, il y a la bande de dealers (la bande à M ***********) près de l’Eglise, visible de tous (et de la gendarmerie !) qui font leur trafic sans se cacher et sans aucune crainte …

    Il serait temps que la mairie réagisse, ainsi que la gendarmerie et les autorités plus généralement !

    Et que les habitants de Beaumes-de-Venise réagissent également ensemble, et réfléchissent à quelles actions mener !!

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  5. Nous sommes 3 serveuses à faire la fermeture du café du Siècle, jusqu’à ce jour nous n’avons jamais eu de problème avec qui que soit, nous n’avons jamais ressentis un climat d’insécurité dans ce village pendant nos heures de travail ou même en quittant les lieux le soir à la fermeture.

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  6. Depuis la publication de l’article, le 14 octobre, rien de nouveau sous le soleil de Beaumes-de-Venise. Pourtant les médias nous annoncent chaque jour que des moyens spectaculaires sont déployés contre la Z mafia et consorts, aussi bien dans les centres urbains que dans les territoires ruraux. En tout cas, si le maire et les élu.e.s ainsi que les gendarmes s’occupent de régler la question, c’est dans la plus grande discrétion. CHUT!

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