Le dernier rapport de l’Observatoire de l’Infobésité et de la Collaboration Numérique (OICN) nous le rappelle, chiffres à l’appui : l’infobésité est bien réelle et elle ruine nos journées de travail. Prenons les emails, par exemple. Chaque employé reçoit et envoie des dizaines de messages par jour. Entre 9h et 18h, c’est un véritable festival, avec un pic d’activité entre 10h et 11h. Mais au lieu d’échanger des informations utiles, 15 % des emails sont des « emails parapluie », envoyés à une flopée de destinataires qui n’en ont, soyons honnêtes, absolument rien à faire. Et ne parlons même pas des managers qui, chaque semaine, envoient 47 emails à plus de 100 personnes. Bravo l’efficacité !
17 H 33 de réunion par semaine pour les dirigeants
Et puis, il y a les réunions. Oui, ces moments où l’on discute… beaucoup… pour ne pas dire grand-chose. En 2023, le salarié moyen passe 11h23 par semaine en réunion. C’est déjà beaucoup, mais pour les dirigeants, c’est carrément marathonien : 17h33 à enchaîner les réunions, avec souvent à peine le temps d’avaler un café entre deux. Et si vous pensiez que c’était la fin, détrompez-vous : 9 % des réunions se chevauchent carrément. Vous savez, ces moments magiques où l’on doit être à deux endroits en même temps. Pratique, non ?
Les conséquences ? Eh bien, elles ne sont pas jolies. Le rapport de l’OICN tire la sonnette d’alarme : 31 % des salariés sont devenus des hyperconnectés. Traduction : impossible pour eux de se déconnecter après le boulot. Et pour 26,6 % d’entre eux, c’est encore pire. Ils envoient des emails après 20h plus de 150 fois par an. Tout cela conduit, sans surprise, au technostress, au burnout et, pour les plus chanceux, au bore-out (oui, on peut s’épuiser à s’ennuyer !). Même les dirigeants, avec leurs tonnes d’emails quotidiens, avouent qu’ils n’arrivent pas à suivre le rythme.
Chaque employé génère 7,1 kg de CO2 par an
Le télétravail, que certains voyaient comme la solution miracle, n’a pas arrangé les choses. Les outils comme Teams ? Seulement 10 % des collaborateurs les utilisent régulièrement. Résultat, les boîtes de réception continuent d’exploser.
Heureusement, l’OICN a quelques idées pour nous sauver de cette marée d’informations. Réduire le nombre d’emails inutiles, plafonner la durée des réunions, et surtout, instaurer des moments de vraie concentration sans interruption numérique. Autre idée brillante : l’envoi différé d’emails. Parce que, oui, respecter le droit à la déconnexion, c’est un concept qui pourrait éviter bien des maux.
Et si ça ne vous convainc pas, pensez à l’environnement : chaque employé génère 7,1 kg de CO2 par an avec ses emails et son stockage numérique. Alors, la prochaine fois que vous hésiterez à envoyer cet énième message inutile, souvenez-vous que vous pourriez aussi bien planter un arbre.
Julien Decourt