Espace : le pari fou de Google

Google veut envoyer des centres de calcul dans l’espace pour alimenter l’IA. Un pari technologique pour contourner la saturation énergétique.

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La maison mère de Google, Alphabet, a dévoilé un projet baptisé Suncatcher, qui prévoit l’envoi de centres de données miniaturisés dans l’espace. Ces satellites, équipés de processeurs dédiés à l’apprentissage automatique, seront positionnés en orbite pour tirer parti de l’exposition directe au rayonnement solaire, bien plus abondant qu’à la surface terrestre.

Depuis plus d’un an, Google développe cette initiative comme une réponse potentielle à la saturation énergétique des infrastructures actuelles. Le premier lancement est prévu pour le début de l’année 2027, en partenariat avec la société américaine Planet, spécialisée dans les microsatellites.

Une réponse à la consommation énergétique massive de l’IA

L’accélération mondiale de la course à l’intelligence artificielle, amorcée fin 2022 avec le déploiement de ChatGPT, a entraîné une explosion de la demande en puissance de calcul. Les géants du secteur construisent à grande vitesse des centres de données, sans parvenir à répondre pleinement aux besoins croissants en énergie. Aux États-Unis, les projections estiment que les systèmes d’IA pourraient consommer à moyen terme autant d’électricité que certains pays européens. Des dirigeants du secteur, dont ceux d’OpenAI, ont publiquement alerté sur le risque d’une crise énergétique mondiale si des alternatives structurelles ne sont pas mises en œuvre.

Les défis technologiques du calcul spatial

Malgré son potentiel, le projet Suncatcher reste confronté à plusieurs obstacles techniques. Parmi les priorités figurent la gestion thermique des processeurs en microgravité, la résistance des composants électroniques aux radiations spatiales, et l’optimisation de la transmission des données entre les satellites et la Terre. Google a déjà mené des essais en environnement simulé. Ses TPU (Tensor Processing Units), les puces développées spécifiquement pour l’IA, ont été testées avec succès dans un accélérateur de particules reproduisant les niveaux de radiation des orbites basses.

Vers une nouvelle infrastructure informatique orbitale

Si les premiers essais de 2027 sont concluants, Alphabet envisage d’élargir considérablement l’initiative. Le développement d’une véritable infrastructure spatiale de traitement de données ouvrirait une nouvelle voie pour le cloud computing, fondée sur une exploitation directe et continue de l’énergie solaire extra-atmosphérique.

Cette orientation stratégique s’inscrit dans une tendance plus large du secteur. Plusieurs entreprises technologiques investissent dans des solutions énergétiques alternatives, allant de la relance de centrales nucléaires à la recherche en fusion nucléaire. L’envoi de centres de calcul dans l’espace pourrait constituer un complément à ces efforts terrestres.



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