Les family offices deviennent des acteurs majeurs du capital-investissement

Discrets et peu connus du grand public, les family offices (gestion de patrimoine familial), se positionnent comme les gardiens de la fortune des familles les plus aisées.

Ces structures sur-mesure, souvent composées d’une équipe pluridisciplinaire dédiée, offrent un panel de services exclusifs pour préserver, développer et transmettre un héritage parfois colossal.

Contrairement aux banques privées qui s’adressent à une clientèle plus large, les family offices se consacrent exclusivement à un nombre restreint de familles fortunées, généralement liées par des liens de parenté ou d’affaires.

Des services sur-mesure pour une gestion patrimoniale holistique

L’expertise des family offices s’étend bien au-delà de la simple gestion financière. Ils proposent un accompagnement personnalisé sur une multitude d’aspects touchant au patrimoine, tels que :

  • La gestion d’actifs financiers: investissements en bourse, placements immobiliers, gestion alternative, etc.
  • L’ingénierie patrimoniale: optimisation fiscale, structuration juridique, planification successorale, etc.
  • La gouvernance familiale: définition de la stratégie patrimoniale, résolution de conflits familiaux, éducation des héritiers, etc.
  • Les services lifestyle: gestion des résidences secondaires, organisation de voyages, philanthropie, etc.

Fonds propres

En plus de leur rôle de gardiens du patrimoine, les family offices se distinguent également par leur implication croissante dans le capital-investissement. Ils investissent ainsi des fonds propres dans des entreprises de divers secteurs, souvent en phase de développement ou de transmission.

Cinq exemples d’investissements de family offices français dans différents secteurs:

  • Artémis : le family office de François Pinault a notamment investi dans des entreprises comme Yves Saint Laurent, Gucci, Conforama et Electromécanique Générale Roger Vassel (EMG).
  • Wendel : ce groupe familial historique, présent dans l’industrie, la finance et les services, a notamment investi dans des sociétés comme Saint-Gobain, Bureau Veritas et Stahl France.
  • Eurazeo : ce fonds d’investissement européen, créé par Christophe de Larochefoucauld et Marc Fiorentino, a investi dans des entreprises comme Accor, Europcar et Spie.
  • Bpifrance Inno : ce fonds d’investissement dédié aux startups innovantes, doté de 2 milliards d’euros, a notamment investi dans des entreprises comme Contentsquare, Alan et Voodoo.
  • Schiller & Cie : ce family office a investi dans des startups prometteuses comme Meero, ManoMano et Payfit.

Face à des enjeux patrimoniaux toujours plus complexes et à des réglementations en constante mutation, les family offices ne cessent d’évoluer. Ils adoptent des approches de plus en plus sophistiquées, intégrant notamment les nouvelles technologies et les principes d’investissement durable.

Les investissements colossaux des family offices

L’ampleur des investissements réalisés par les family offices témoigne de leur poids croissant dans l’économie. Selon les estimations de France Invest, les family offices français ont investi plus de 13 milliards d’euros en 2022, dont 5,5 milliards d’euros dans des entreprises non cotées et 7,5 milliards d’euros dans des fonds d’investissement.

Ces chiffres illustrent le dynamisme des family offices et leur volonté de diversifier leurs portefeuilles d’investissement. Ils s’orientent de plus en plus vers des investissements directs dans des entreprises, en particulier dans des startups prometteuses et des sociétés en phase de croissance.

Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs, tels que la recherche de rendements supérieurs à ceux des marchés financiers traditionnels, l’appétence pour le risque et l’envie de soutenir des projets innovants.

Il est important de noter que les chiffres d’investissement des family offices sont souvent opaques, car ces structures privées ne sont pas tenues de publier leurs données financières. Les estimations présentées ici proviennent de sources diverses, telles que les fédérations de family offices, les fonds d’investissement et les médias spécialisés.

Denis Mayet


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