Dominique Desseigne : ascension et chute d’un magnat français

Dominique Desseigne, nom emblématique de l'hôtellerie de luxe et des casinos en France, a marqué le paysage économique français pendant près de cinq décennies.

L’ascension de Dominique Desseigne à la tête du groupe Barrière, hérité de son épouse Diane, a été suivie d’une chute brutale, marquée par des scandales financiers et une perte de contrôle progressive de son empire.

Né en 1944 dans la Meuse, Dominique Desseigne suit des études de droit à l’Université Panthéon-Sorbonne avant de devenir notaire. Sa rencontre avec Diane Barrière, héritière du groupe Barrière, en 1982, bouleverse sa vie. Ils se marient deux ans plus tard et Desseigne s’investit rapidement dans l’entreprise familiale, y apportant sa rigueur et son sens des affaires.

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Un règne marqué par le succès

En 1995, un tragique accident d’avion plonge Diane Barrière dans un état de tétraplégie. Dominique Desseigne prend alors seul les rênes du groupe, dont il devient président-directeur général en 2001. Sous sa direction, le groupe Barrière connait une expansion fulgurante. De nouveaux hôtels de luxe sont ouverts, les casinos se modernisent et l’entreprise se diversifie dans de nouveaux secteurs, comme l’immobilier, les loisirs et les spectacles. Desseigne devient une figure incontournable du monde des affaires français, respecté pour son dynamisme et son sens de l’innovation.

Des premiers signes de déclin

Cependant, dès les années 2010, des nuages commencent à s’amonceler au-dessus du groupe Barrière. La crise économique frappe de plein fouet le secteur du tourisme, et les casinos, cœur de l’activité du groupe, voient leurs profits diminuer. Desseigne est également fragilisé par des affaires judiciaires, notamment une condamnation pour fraude fiscale en 2014.Il  est condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 1 million d’euros pour avoir dissimulé au fisc des millions d’euros de revenus, notamment des dividendes provenant de sociétés offshore. Cette condamnation a porté un coup dur à la réputation de Desseigne, qui a toujours clamé son innocence.

Relations familiales tumultueuses

Les relations au sein de la famille Desseigne ont également fait l’objet de scandales. En 2016, Alexandre Desseigne, fils de Dominique Desseigne et pressenti pour lui succéder à la tête du groupe Barrière, est mis en examen pour abus de biens sociaux. Cette affaire a fragilisé le groupe et conduit à l’éviction d’Alexandre Desseigne de ses fonctions.

En 2019, Le groupe muscle son appareil de gouvernance. En tête d’affiche : Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République fait son entrée au conseil d’administration et au comité stratégique. Un mouvement qui capte l’attention, mais qui n’est qu’un volet de la transformation en cours. Car derrière les projecteurs, Barrière restructure en profondeur. Un nouveau comité exécutif pour piloter la stratégie, un comité de direction pour orchestrer son déploiement, un comité opérationnel pour la mettre en musique.

Pourtant, acculé par les dettes et les pressions judiciaires, Desseigne se voit contraint de céder le contrôle de son empire en 2023. Le groupe Barrière est racheté par le groupe LOV, marquant la fin d’une ère.

Julien Decourt


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