Afficher le résumé Masquer le résumé
Du 9 au 12 octobre, Marseille accueille la 34ᵉ édition de la Fiesta des Suds. Un rendez-vous culturel connu pour ses scènes métissées et son ambiance populaire. Mais derrière les décibels et les food trucks, c’est un vrai moteur économique qui se déploie. Le festival génère des retombées concrètes pour l’emploi, le tourisme et l’attractivité du territoire. Une mécanique bien rodée, loin des clichés sur les dépenses culturelles.
A LIRE AUSSI
Marseille : Pablo Longoria, l’autodidacte devenu roi de l’OM
Un financement tripartite solide et maîtrisé
Le budget s’élève à 1,2 million d’euros, financé à parts presque égales entre billetterie, mécénat privé et aides publiques. Les entrées payantes représentent 425 000 euros de recettes, avec des tarifs adaptés à différents publics – de 21 à 55 euros selon les soirées. Le reste est couvert par des partenaires privés, dont le Crédit Mutuel, Pernod Ricard ou encore Air France, pour un total de 350 000 euros.
Les collectivités ne sont pas en reste. Le Département des Bouches-du-Rhône apporte 410 000 euros, et la Ville de Marseille injecte 50 000 euros, en hausse de 15 % sur un an. Une progression qui reflète la volonté de renforcer les piliers culturels de la ville après la pandémie. Ici, la culture est traitée comme une composante stratégique du développement local.
Tourisme : un coup de pouce en basse saison
Chaque année, quelque 28 000 personnes participent à la Fiesta des Suds, dont près d’un tiers viennent de l’extérieur de la région. Un public qui reste et consomme. En moyenne, chaque festivalier dépense 153 euros pendant son séjour. Hébergement, restauration, transports : l’impact est direct sur le tissu économique local. Le taux d’occupation des hôtels grimpe à 81 %, soit 5,5 points de plus qu’en 2024. Au total, le chiffre d’affaires généré atteint 1,2 million d’euros.
A LIRE AUSSI
Que faire à Marseille ? Top 10 des meilleures activités
Les commerçants du centre-ville, les bars, les restaurants surfent aussi sur cette vague. Le festival agit comme une pompe à flux économique, qui dépasse largement le périmètre des scènes et des stands. Une preuve que la culture ne se limite pas à un budget : elle produit de la valeur.
Emploi local : un écosystème temporaire mais efficace
Le festival génère 75 emplois temporaires directs, auxquels s’ajoutent près de 120 équivalents temps plein indirects. Techniciens, régisseurs, agents de sécurité, équipes de restauration : la majorité des postes sont pourvus localement. Une chaîne d’activité qui se met en place chaque année et qui bénéficie au tissu économique régional.
Autour de la scène, les associations partenaires tiennent aussi leur rôle. Quinze structures occupent le « village citoyen » et animent des actions de sensibilisation sur des sujets sociaux et environnementaux. De quoi ancrer davantage l’événement dans son territoire, et renforcer le lien entre culture, emploi et engagement.
Marseille renforce son image de capitale culturelle
La Fiesta des Suds ne s’arrête pas à ses frontières physiques. L’événement est couvert par plus de 120 journalistes et largement relayé sur les réseaux sociaux, avec 200 000 mentions recensées en quatre jours. Une vitrine efficace pour la ville, qui capitalise sur cet événement pour étirer sa saison touristique au-delà de l’été.
Le choix d’octobre n’est pas anodin : il permet de dynamiser un calendrier culturel souvent creux et d’attirer un public varié à une période stratégique. En matière d’image et de rayonnement, la Fiesta coche toutes les cases. Elle valorise Marseille comme ville de culture, capable d’associer brassage populaire et exigence artistique.
Un modèle culturel qui fait école
Ce que montre la Fiesta des Suds, c’est qu’un événement culturel peut tenir debout sans dépendre totalement de fonds publics, tout en produisant des effets mesurables sur l’économie locale. Le soutien institutionnel agit ici comme un levier, pas comme un filet de sécurité. Il s’inscrit dans une logique d’investissement plutôt que de dépense.