Et si le PSG restait au Parc des Princes ?

Le PSG reconsidère son avenir au Parc des Princes. Alors que Massy semblait acté, des signaux politiques relancent l’option parisienne en vue de 2026.

Longtemps considérée comme une piste morte, l’hypothèse d’un maintien du PSG au Parc des Princes refait surface. Entre signaux politiques, promesses électorales implicites et jeux de pression territoriale, le club garde ouverte une option que la campagne municipale de 2026 pourrait soudainement relancer.

Début 2025, tout semblait réglé. Après l’échec des négociations avec la Ville de Paris, les propriétaires qataris du PSG avaient tranché : ce serait Massy. Le site avait été validé à Doha, selon plusieurs sources proches du club. Des premières esquisses avaient même circulé en interne. Massy devait devenir la base du projet « PSG Land », un complexe à un milliard d’euros conçu pour porter le club vers les standards du Real Madrid ou du FC Barcelone.

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Mais depuis quelques semaines, l’élan s’est brusquement ralenti. Une hypothèse que l’on croyait définitivement écartée a refait surface : celle d’un maintien au Parc des Princes. En cause : les signaux politiques adressés par Rachida Dati, candidate à la mairie de Paris, et les pressions croissantes exercées par les pouvoirs publics franciliens pour réintégrer Paris dans la course.

Le pari Dati : rouvrir la porte du Parc

C’est Rachida Dati qui, sans jamais le promettre explicitement, a rouvert la perspective. Ministre de la Culture et candidate à la succession d’Anne Hidalgo, elle a laissé entendre à plusieurs reprises que la vente du Parc des Princes pourrait être réexaminée en cas de changement de majorité en 2026. Une position radicalement opposée à celle d’Hidalgo, qui a toujours refusé de céder l’enceinte.

Selon nos informations, des contacts officieux ont eu lieu entre des membres de son équipe de campagne et des représentants du club. Objectif : sonder la faisabilité juridique et politique d’un possible rachat du Parc, dans un contexte post-électoral.

Ces signaux sont pris très au sérieux à Doha. Les propriétaires qataris, initialement déterminés à s’implanter à Massy, ont depuis ralenti le calendrier d’annonce. « Ils ne veulent pas se précipiter si le rapport de force peut évoluer », glisse un interlocuteur familier des discussions.

Massy validée… mais fragilisée

Massy reste tout de même à ce jour le seul site officiellement validé en interne par le PSG. Le projet prévoit un stade de 90 000 places sur une emprise foncière bien desservie : TGV, RER B et C, Grand Paris Express, aéroport d’Orly, proximité du plateau de Saclay. Techniquement, le choix est cohérent. Le maire, Nicolas Samsoen, a conduit les discussions dans la plus grande discrétion.

Mais sur le terrain, les lignes bougent. Une pétition citoyenne a recueilli plus de 600 signatures, et un collectif demande un référendum. En cause : les nuisances sonores, la saturation des transports et l’impact environnemental. Le consensus local s’érode. Et au moment où le choix devait être confirmé, la réouverture politique de la piste parisienne, même hypothétique, suffit à semer le doute.

Poissy : la continuité renforcée, en embuscade

Pendant ce temps, Poissy active ses relais politiques. La ville accueille déjà le Campus PSG, centre d’entraînement de 74 hectares inauguré fin 2023. Le projet d’implantation du stade sur un site de 170 hectares appartenant à Stellantis bénéficie d’un soutien politique fort, à commencer par Valérie Pécresse, présidente de la région, qui défend un projet « mixte », alliant football et activité industrielle.

Les discussions sont actives, les acteurs mobilisés. Le député Karl Olive, ancien maire de Poissy, orchestre les échanges de manière discrète mais déterminée. L’accueil des habitants est favorable, et les oppositions locales quasi inexistantes.

Seule ombre au tableau : l’accessibilité. Le site est éloigné du sud de Paris, avec un temps de trajet qui avoisine l’heure. Reste que Poissy, bien que moins glamour que le Parc et moins connectée que Massy, présente aujourd’hui une stabilité politique et territoriale que ses concurrentes n’offrent pas.



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