Le modèle de Spotify est-il en train d’éroder la valeur de la musique au profit d’une rentabilité toujours plus agressive ? Accusé de manipuler les playlists, de réduire les royalties et de favoriser les artistes les plus rentables, le géant du streaming est aujourd’hui sous le feu des critiques.
Des artistes sacrifiés sur l’autel de la rentabilité
Jean-Michel Jarre accuse Spotify de vouloir « se passer des artistes« . Björk le qualifie de « pire chose » arrivée aux musiciens. Ces dénonciations illustrent le malaise grandissant dans l’industrie musicale face à une plateforme qui semble davantage soucieuse de maximiser ses profits que de soutenir la création.
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L’une des accusations les plus graves provient de la journaliste Liz Pelly. Dans son livre Mood Machine, elle révèle que Spotify remplacerait discrètement des artistes par des musiques d’ambiance à bas coût, réduisant ainsi les royalties versées aux ayants droit. Pire encore, la plateforme aurait fabriqué de faux profils d’artistes pour rendre ces morceaux anonymes plus crédibles. Une stratégie qui, si elle est avérée, montre une volonté délibérée d’escamoter les musiciens au profit d’un contenu formaté et bon marché.
Un modèle économique qui écrase les petits artistes
Le système de rémunération de Spotify est l’un des plus critiqués du secteur. Basé sur une répartition au prorata des écoutes totales, il favorise les artistes ultra-populaires et marginalise les musiciens indépendants. Résultat : les grandes stars monopolisent les revenus pendant que les autres peinent à survivre.
Spotify ne se contente pas de capter la majorité des revenus du streaming, il est aussi accusé de réduire les royalties de manière unilatérale. L’Association américaine des éditeurs de musique (NMPA) a récemment exigé le retrait de morceaux, dénonçant des podcasts utilisant illégalement des musiques protégées. De son côté, l’organisme américain MLC, chargé de collecter les droits musicaux, a intenté une action en justice contre Spotify pour baisse abusive des royalties.
L’IA : une nouvelle menace pour les musiciens
Comme si cela ne suffisait pas, Spotify pourrait bientôt être submergé par un autre phénomène inquiétant : la musique générée par intelligence artificielle. Ces créations automatisées commencent à envahir le marché, grignotant encore davantage la part des artistes humains.
Plutôt que de freiner cette dérive, Spotify a mis en place un seuil de 1.000 streams en dessous duquel un artiste ne touche aucune rémunération. Officiellement, cette mesure vise à limiter la dilution des revenus, mais dans les faits, elle pénalise encore une fois les artistes émergents.
Spotify va faire mourir les artistes. C’est une catastrophe. Quel malheur.