Donald Trump menace les BRICS : la domination du dollar en jeu

Donald Trump, jamais à court de déclarations choc, a brandi une nouvelle menace commerciale. Les BRICS — ce bloc économique élargi incluant désormais des géants comme l'Arabie Saoudite et l'Égypte — seraient soumis à des droits de douane "à 100%" s’ils osent défier le règne incontesté du dollar américain.

Ce coup de semonce, déguisé en patriotisme économique, vise à empêcher la création d’une monnaie alternative qui pourrait redistribuer les cartes du pouvoir mondial.

Mais derrière les slogans triomphalistes de Truth Social, la stratégie révèle une inquiétude palpable. L’économie américaine, si souvent vantée comme invincible, repose sur un privilège hérité : celui du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale. Ce « pétrodollar » a longtemps assuré la prospérité des États-Unis, mais à quel prix pour les autres ? Les BRICS, qui regroupent aujourd’hui plus de 40% de la population mondiale, ne voient plus cet arrangement comme une évidence. Et si Trump persiste, ces pays pourraient bien accélérer leur quête d’indépendance financière, avec des conséquences que même la Maison-Blanche ne pourrait ignorer.

Sanctions et menaces

L’approche punitive de Trump risque pourtant de produire l’effet inverse. En tentant de verrouiller un système de plus en plus contesté, il pousse les BRICS à s’unir davantage. Leur ambition n’est pas seulement de réduire leur dépendance au dollar, mais aussi de bâtir une économie multipolaire, où le pouvoir financier serait partagé, et non imposé par des sanctions et des menaces.

C’est une vieille histoire, celle d’une superpuissance qui refuse de reconnaître que le monde évolue. Mais les avertissements de l’histoire sont clairs : un empire qui s’accroche à ses privilèges sans se réinventer finit toujours par chuter. Pour Trump, la véritable question n’est pas de savoir s’il peut écraser les BRICS par des taxes punitives, mais s’il peut imaginer un avenir où les États-Unis prospèrent en coopération, plutôt qu’en confrontation. Pour l’instant, la réponse semble bien éloignée.

Julien Decourt


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