La taxe sur l’électricité : un recul coûteux
Initialement prévue pour augmenter significativement, la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) n’ira finalement pas au-delà des niveaux d’avant le bouclier tarifaire, soit 29,98 euros/MWh. Résultat : un manque à gagner estimé à 3,4 milliards d’euros pour les finances publiques. Une concession stratégique, mais lourde de conséquences alors que le gouvernement doit déjà composer avec des marges budgétaires réduites.
L’AME sous le scalpel
Autre mesure emblématique : l’aide médicale d’État (AME), souvent critiquée par l’opposition. Barnier promet une réforme pour réduire les soins pris en charge et « éviter les abus ». Derrière ces mots, une tentative de répondre aux pressions du Rassemblement national, tout en contenant l’indignation d’une partie de la majorité.
Les entreprises épargnées
Côté entreprises, le gouvernement a choisi de maintenir les allègements de charges jusqu’à 2,25 SMIC. Une décision qui permet de préserver un soutien clé au secteur privé, mais réduit les économies prévues de 4 milliards à 1,6 milliard d’euros. Ce geste, à mi-chemin entre prudence et tactique, vise à éviter d’alimenter les tensions économiques dans un contexte déjà fragile.
Retraites : un compromis minimal
Les retraites, sujet explosif, bénéficient d’une revalorisation au 1er janvier à hauteur de la moitié de l’inflation, avec un rattrapage en juillet pour les petites pensions. Un effort qui coûte entre 500 et 800 millions d’euros, bien loin des revendications du Rassemblement national. Pour autant, le gouvernement espère avoir trouvé un équilibre acceptable, du moins pour ses soutiens modérés.
L’ultimatum du RN
Malgré ces ajustements, Marine Le Pen maintient la pression. Le Rassemblement national exige une revalorisation immédiate pour tous les retraités et refuse catégoriquement les déremboursements de médicaments prévus dans le projet initial. Michel Barnier a jusqu’à lundi pour répondre, sous peine de voir son gouvernement basculer.
Un équilibre précaire
Malgré ces compromis, le gouvernement tente de rassurer Bruxelles et les agences de notation : l’objectif d’un déficit autour de 5 % en 2025 reste inchangé. Mais ces promesses suffiront-elles à calmer les marchés ? Tout repose désormais sur la décision de S&P sur la note de la dette française, attendue ce vendredi. Une réponse défavorable risquerait de fragiliser encore davantage une situation politique déjà tendue.