Le Premier ministre s’est fixé comme objectif de ramener le déficit à 5% du PIB dès 20251. Cette ambition, bien que moins agressive que les précédentes promesses de retour sous les 3% en 2027, représente néanmoins un effort considérable. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit 60 milliards d’euros d’économies dans le prochain budget, dont 40 milliards de réductions de dépenses et 20 milliards d’impôts supplémentaires1.
La gravité de la situation est soulignée par le niveau alarmant de la dette publique française. Celle-ci a atteint 3,23 billions d’euros, soit 112% du PIB. Cette dette représente une véritable « épée de Damoclès » au-dessus de l’économie française, menaçant la crédibilité du pays sur les marchés financiers.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement Barnier envisage plusieurs pistes :
- Une contribution « exceptionnelle » sur les plus fortunés.
- Une « participation au redressement collectif » des grandes entreprises réalisant des profits importants.
- Une chasse aux doublons inefficaces, aux fraudes et aux abus dans les dépenses publiques.
Un changement de cap fiscal
Contrairement aux années précédentes marquées par une politique antifiscale, le gouvernement Barnier assume désormais la nécessité d’augmenter certains impôts. Cette décision marque une rupture importante avec la politique menée sous Emmanuel Macron.
Le Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP) propose une approche équilibrée pour réduire la dette publique sans entraver la croissance ni accroître les inégalités. Leur analyse suggère :
- Une réduction de 10 milliards d’euros par an de la consommation publique.
- Une baisse de 19,3 milliards d’euros des transferts bismarckiens (comme les pensions de retraite).
- Une augmentation de 9,3 milliards d’euros des transferts beveridgiens (aides sociales universelles).
Cette approche permettrait, selon leurs projections, de maintenir une croissance à 1,47% tout en limitant la progression des inégalités.