Une tribune de Henri de Piedoue et Pauline Piercourt, Offer Managers chez mc2i
Ces mesures internationales visent à atteindre la neutralité carbone en réduisant significativement les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux préindustriels. La France s’est fixé des objectifs ambitieux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, avec notamment l’objectif de réduction d’émissions à moins de 55% entre 2030 et 2040 ou encore d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
L’établissement de ces objectifs est lié aux enjeux climatiques afin de limiter les conséquences directes du réchauffement de la planète tel que l’augmentation et de la sévérité des sécheresses, la montée de niveau des eaux, la détérioration de la qualité des sols, la perte généralisée de la biomasse ou encore la diminution des espèces pollinisatrices.
Mais où en sommes-nous réellement dans cette transition vers une économie décarbonée ? Est-ce que les mesures prises sont à la hauteur des enjeux climatiques actuels ? Quelles sont les actions concrètes qui ont été mises en place et quels obstacles subsistent pour atteindre les objectifs que la France s’est fixée?
En étudiant les émissions de gaz à effet de serre des pays de l’Union Européenne, on constate un bilan carbone dans l’ensemble satisfaisant. Des pays comme l’Allemagne ou la France qui sont respectivement les deux pays européens les plus polluants, ont vu leurs émissions réduire en moyenne de 20% entre 2010 et 2021.
A l’échelle de l’Union européenne, on estime à hauteur de 32% la réduction des émissions en GES de 1990 à 2020, un chiffre bien au-delà de l’objectif des 20% qui était fixé.
Mais si on se penche sur les estimations futures, l’Agence Européenne pour l’Environnement envisage déjà des retards sur les objectifs de diminutions carbone pour 2050, si les actions engagées n’évoluent pas en intensité.
Enjeux à venir et opportunités pour la France
Bien que la France suive une bonne trajectoire pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2 à court terme, des mesures plus fortes seront nécessaires pour les atteindre.
Pour relever les défis à venir, la France doit poursuivre ses efforts de décarbonation dans tous les secteurs d’activité, nécessitant une mobilisation collective et des actions concrètes à tous les niveaux de la société.
Dans le domaine de l’énergie, la composition du bouquet énergétique français doit poursuivre son évolution pour exclure les hydrocarbures au profit des énergies renouvelables dans sa production d’électricité. En parallèle de cela, les programmes de recherches doivent permettre l’émergence de nouvelles formes d’énergie bas carbone à l’image des gazs verts et de l’hydrogène ou encore des technologies de stockage.
Le développement de nouvelles énergies bas carbone, l’amélioration des technologies de stockage ainsi que l’amélioration des infrastructures de recharge doivent permettre le déploiement à grande échelle de la mobilité propre, mais aussi l’introduction de véhicules fonctionnant avec de nouveaux carburants bas carbone comme l’hydrogène ou l’e-fuel. A contrario, la production et la vente de véhicules thermiques doivent être progressivement stoppées, comme le prévoit la décision de l’Union Européenne pour 2035.
De même pour les secteurs de l’industrie et de l’agriculture qui doivent accélérer leurs transition vers des modes de production plus respectueux de l’environnement. L’électrification des procédés relatifs à chaque secteur, l’intensification des processus de recyclage ou bien de biomasse, ou encore par la capture du carbone à des fins industriels sont des leviers de premier ordre.
Enfin, il nous est également possible d’agir à notre échelle de consommateur pour lutter contre les émissions carbone en favorisant un mode de vie basé sur la sobriété, que ce soit en consommant de manière plus responsable, en appliquant un recyclage des déchets systématiques ou encore en favorisant les transports collectifs. La transformation de nos modes de vie pour s’orienter vers la frugalité serait un scénario qui nous permettrait d’agir de manière significative pour contribuer à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Henri de Piedoue et Pauline Piercourt
Offer Managers chez mc2i
