Afficher le résumé Masquer le résumé
Le 21e Baromètre AXA Prévention met en lumière une évolution inquiétante des comportements au volant en France, marquée par une montée en puissance de la consommation de stupéfiants et une hyperconnexion aux smartphones. Cette édition 2025 introduit pour la première fois une enquête spécifique sur l’usage de drogues chez les conducteurs. Les résultats confirment une tendance alarmante : la prise de risques sur la route devient une norme de plus en plus acceptée, notamment chez les jeunes et les professionnels de la route.
A LIRE AUSSI
Nîmes, ville traumatisée par le trafic de drogue
Selon l’enquête menée par Kantar pour AXA Prévention, 12 % des 18-34 ans reconnaissent avoir déjà pris le volant après avoir consommé des stupéfiants. Ce chiffre, qui grimpe à 14 % chez les conducteurs de véhicules professionnels — livreurs, artisans, chauffeurs —, interroge sur l’efficacité des politiques actuelles de prévention. Pire encore, 43 % des jeunes consommateurs estiment que ces substances pourraient améliorer leur vigilance ou leurs capacités de conduite, traduisant une perception déformée des effets réels de ces produits.
Cette conviction erronée reflète une sous-estimation massive des risques. L’expérimentation et la polyconsommation sont fréquentes, souvent alimentées par un sentiment de confiance injustifiée ou d’euphorie lié à l’usage de cannabis, de protoxyde d’azote ou d’autres substances euphorisantes. La moitié seulement des Français se disent suffisamment informés sur les effets concrets de ces drogues sur leur comportement au volant.
Une consommation multiple et banalisée
Le baromètre révèle une diversité des motivations : détente (38 %), gestion du stress (19 %), amélioration de l’humeur (18 %). Ces usages ne se cantonnent plus à la sphère privée. Près de 17 % des personnes concernées déclarent consommer sur leur lieu de travail et 29 % en contexte festif. Cette normalisation brouille les frontières entre vie personnelle et professionnelle, et installe la consommation dans une routine quotidienne.
Le protoxyde d’azote, en particulier, touche 9 % des jeunes interrogés. Le cannabis, quant à lui, reste la drogue illicite la plus utilisée avec environ 900 000 consommateurs quotidiens en France. Ces pratiques s’inscrivent dans un contexte de santé mentale fragilisée, mais révèlent aussi des carences structurelles en matière d’information et de prévention ciblée.
Hyperconnexion au volant et excès de vitesse : des risques cumulés
À ces conduites sous influence s’ajoute une dépendance croissante aux technologies embarquées. 85 % des automobilistes admettent utiliser leur smartphone en conduisant, un chiffre en hausse constante depuis trois ans. Les systèmes connectés comme CarPlay ou Android Auto, bien que sécurisés dans leur conception, ne réduisent pas la distraction : 54 % des utilisateurs de ces interfaces lisent leurs messages au volant, contre 33 % pour les autres.
Les excès de vitesse restent également massivement pratiqués : 74 % des conducteurs admettent rouler régulièrement au-dessus des limitations, notamment dans les zones à 30 km/h. 19 % reconnaissent même effectuer de grands excès de vitesse. Ce cumul de comportements à risque accentue le sentiment d’insécurité, en particulier pour les usagers vulnérables : 68 % des cyclistes, 59 % des piétons et 55 % des utilisateurs de trottinettes se déclarent préoccupés, en nette hausse par rapport à 2024.


