Dès le mois de septembre prochain, Stellantis proposera à la vente deux modèles électriques de Leapmotor plusieurs pays européens : une citadine et un SUV. Cette alliance entre le groupe automobile et la start-up chinoise a pris forme via la création d’une coentreprise, Leapmotor International, basée aux Pays-Bas et détenue majoritairement par Stellantis (51 %), qui bénéficiera des droits exclusifs de fabrication, exportation et vente des produits Leapmotor en dehors de la Chine.
Cette nouvelle entité pourrait vendre jusqu’à 500 000 véhicules d’ici à 2030, que ce soit en Europe, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud. Une partie de ces véhicules pourrait être fabriquée dans le sud de la Pologne, sur le site Tichy, lieu historique de l’industrie automobile européenne.
Le pari risqué de Stellantis
La stratégie de Leapmotor International consiste à exploiter le réseau de distribution existant de Stellantis pour vendre les véhicules électriques produits par Leapmotor. Ces derniers devraient afficher des tarifs très compétitifs, à en croire le communiqué publié par l’entreprise. En particulier la citadine T03 qui devrait être proposée sous la barre des 20 000 euros. Cette alliance entre le constructeur historique et la troisième start-up automobile de Chine pourrait permettre à Stellantis de s’approprier une part du marché des véhicules électriques à bas coût, tout en contrant l’offensive des grands constructeurs chinois en Europe. La firme dirigée par Carlos Tavares espère également répondre aux exigences réglementaires et aux attentes du marché en matière de véhicules à faibles émissions.
Une concurrence interne ?
Annoncée en grande pompe, la création de Leapmotor International s’accompagne de nombreux défis, notamment l’apparition d’une concurrence interne potentielle avec d’autres modèles de Stellantis (notamment la C3 électrique), et le risque de cannibalisation des ventes. Enfin, quid de l’accueil que réserveront les consommateurs européens à ces modèles à bas coût ?
Denis Mayet
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