Européennes : pour qui voteront les entrepreneurs ?

Le dernier Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial met en avant la posture ambivalente des dirigeants face à l’Europe.

Entre méfiance vis-à-vis des réglementations européennes et volonté franche de rester dans l’UE, les petits patrons sont de plus en plus réservés sur les questions européennes, comme l’illustrent des intentions de vote contrastées.

Ce début d’année est également marqué par un ralentissement des embauches, en baisse depuis mars 2023, en particulier pour les entreprises de moins de 10 salariés.

Interrogés sur leurs intentions de vote, les patrons placent la majorité présidentielle (Renaissance, Modem, Horizons) en tête avec 20 % des voix, suivie par le Rassemblement National (15 %) et le Parti socialiste (12 %). Les Écologistes et Les Républicains se placent à 10 % des intentions de vote. Quant à la France Insoumise, elle ne représente que 6 %.

Une défiance vis-à-vis de l’Europe

Seuls 31 % des patrons de TPE considèrent que l’Europe représente plutôt des opportunités et des avantages, tandis que 37 % en soulignent les contraintes ou les risques.

Ils sont près de la moitié (49 %) à déclarer que l’Union européenne représente plutôt des avantages pour leur avenir et celui de leurs proches, contre 60 % en juillet 2008.

66 % des dirigeants estiment qu’il est dans l’intérêt de la France de rester dans l’Union européenne. Le pourcentage de « non » a progressé de 9 points depuis 2013 (passant de 15 % à 24 %). Les dirigeants affirment que l’appartenance de la France à l’Union européenne a un impact positif sur la paix à 65%, les relations avec les États membres à 65 %, l’innovation à 63 %.

Une Europe critiquée pour son fonctionnement et sa réglementation “inadaptée”

54 % des dirigeants considèrent que l’Europe fonctionne mal. Pour 57 %, l’Union européenne est caractérisée par des réglementations contraignantes et 48 % mettent en avant l’impact négatif de la fiscalité.

62 % considèrent qu’elle ne protège pas aussi efficacement son marché intérieur de la mondialisation que les autres grandes puissances économiques mondiales (USA, Chine, Russie, Japon…)

68 % des dirigeants sont pessimistes concernant le climat des affaires en France. Ils sont cependant 57 % à se déclarer optimistes quant à leur activité. Ce dernier indicateur se fixe au-dessus de la moyenne des scores enregistrés depuis plus de 20 ans (51 %).

Etienne Delattes

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