Combien gagne Raphaël Glucksmann ?

Salaire, frais, droits d’auteur : les revenus réels de Raphaël Glucksmann au Parlement européen décryptés poste par poste.

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Raphaël Glucksmann, figure de la gauche pro-européenne et eurodéputé depuis 2019, défend une politique de transparence et de justice fiscale. Combien gagne-t-il réellement en tant qu’élu au Parlement européen ? Entre salaire net, indemnités, droits d’auteur et avantages en nature, l’analyse de ses revenus permet de répondre avec précision.

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Un revenu net mensuel de 8 517 euros

Depuis 2019, Raphaël Glucksmann perçoit la rémunération standard attribuée à tous les eurodéputés, fixée à 10 927,44 euros bruts par mois en 2025. Après les prélèvements obligatoires (impôt européen et cotisations sociales), le montant net mensuel s’élève à 8 517,01 euros, soit 102 204 euros nets par an.

Source de revenu Montant annuel estimé
Salaire net d’eurodéputé 102 204 €
Indemnité de frais généraux 59 400 €
Indemnités journalières (max.) ~52 500 €
Droits d’auteur (estimation) 5 000 à 15 000 €
Revenus annexes déclarés 0 €
Total brut estimé (hors assistants) 219 000 à 227 000 €

Cette rémunération dépasse de 43 % celle des députés français de l’Assemblée nationale (5 953 euros nets mensuels) et reste bien supérieure à la moyenne salariale européenne. En tant qu’eurodéputé sans fonction exécutive au Parlement, Glucksmann se situe dans la norme haute des élus français à Strasbourg.

Indemnités : 112 000 euros supplémentaires liés au mandat

En plus de son salaire, Glucksmann bénéficie d’une indemnité mensuelle de frais généraux de 4 950 euros (59 400 euros annuels). Cette somme est censée couvrir les dépenses liées à l’exercice du mandat : location de bureaux en circonscription, matériel informatique, téléphone, frais de représentation. Comme pour tous les eurodéputés, aucune obligation de justificatif n’est imposée pour ces dépenses, ce qui alimente les critiques récurrentes d’ONG comme Transparency International.

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À cela s’ajoute une indemnité journalière de 350 euros par jour de présence aux sessions du Parlement européen, destinée à couvrir les frais de repas et d’hébergement à Bruxelles ou Strasbourg. Si l’on retient une présence annuelle moyenne de 150 jours, cette indemnité peut atteindre environ 52 500 euros par an, sous réserve d’assiduité effective.

Enfin, Glucksmann dispose d’un budget mensuel de 30 769 euros pour rémunérer ses assistants parlementaires. Ce montant, strictement encadré, ne constitue pas un revenu personnel.

Des droits d’auteur en baisse depuis 2019

Avant son élection au Parlement européen, Glucksmann tirait une part significative de ses revenus de ses ouvrages. Entre 2015 et 2019, il a déclaré avoir perçu 150 000 euros nets au titre de ses droits d’auteur. Ses livres, publiés notamment chez Allary Éditions, ont rencontré un certain succès en librairie, comme Les Enfants du vide ou La Grande Confrontation, lauréat du prix Jean Daniel en 2023.

Depuis son entrée en fonction à Strasbourg, ces revenus d’auteur ont fortement diminué. Aucune déclaration publique précise n’est disponible pour la période 2020–2025. Les estimations basses avancées par plusieurs sources situent ses revenus éditoriaux actuels entre 5 000 et 15 000 euros par an.

Aucune activité professionnelle parallèle déclarée

Contrairement à environ un quart des eurodéputés européens, Raphaël Glucksmann ne déclare aucune activité professionnelle rémunérée en dehors de son mandat parlementaire. Selon les dernières données disponibles publiées sur le site du Parlement européen, datées de janvier 2025, il ne détient aucun mandat privé, ne participe à aucun conseil d’administration, et n’a déclaré aucun revenu externe.

Cette absence de cumul est cohérente avec sa ligne politique. Lors de la campagne des européennes de 2024, il avait publiquement critiqué les revenus annexes de certains eurodéputés, y voyant un risque de conflits d’intérêts.

Comme tous ses collègues, Glucksmann bénéficie de la prise en charge de ses frais de transport entre la France et les institutions européennes. Ses billets de train (en première classe) et d’avion sont intégralement remboursés. Pour les trajets en voiture personnelle, une indemnité kilométrique est versée (environ 580 euros par aller-retour). Un abonnement de transports urbains est également pris en charge (type Pass Navigo).

Il peut également accéder à la flotte de véhicules avec chauffeur du Parlement, utilisée pour les déplacements officiels à Bruxelles et Strasbourg. Il dispose enfin d’un accès aux restaurants, bibliothèques, salles de réunion et outils informatiques du Parlement.

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Une transparence patrimoniale limitée par la législation

Contrairement aux membres du gouvernement français, les eurodéputés ne publient pas leurs déclarations de patrimoine en ligne. En France, ces documents sont seulement consultables sur rendez-vous, en préfecture, sans possibilité de copie. Aucune information publique n’est donc disponible sur le patrimoine de Raphaël Glucksmann.

Les rares éléments observables suggèrent un mode de vie modeste. Il réside à Paris dans un appartement dont le quartier n’est pas connu publiquement et dispose d’un pied-à-terre à Bruxelles. Aucun bien immobilier ou actif financier d’envergure n’a été rendu public à ce jour.

Des cotisations versées à Place publique

Raphaël Glucksmann est coprésident de Place publique, le mouvement politique qu’il a fondé en 2018. À ce titre, il verse une cotisation mensuelle au parti, probablement située entre 500 et 1 500 euros, comme c’est l’usage pour les élus parlementaires.

Cette fonction politique est exercée à titre bénévole. Contrairement à certains partis français qui rémunèrent leurs dirigeants, Place publique ne prévoit aucun salaire pour ses responsables. Cette pratique est conforme à celle du Parti socialiste, dont le premier secrétaire, Olivier Faure, n’est pas non plus rémunéré pour sa fonction interne au parti.

Une fiscalité double : européenne et française

En tant que résident fiscal français, Glucksmann est soumis aux impôts nationaux en plus des prélèvements effectués par le Parlement européen. Il doit déclarer l’ensemble de ses revenus – salaire net d’élu, indemnités, éventuels droits d’auteur – à l’administration fiscale française.

Son revenu annuel net avant impôt étant estimé entre 160 000 et 170 000 euros (hors budget assistants), il est vraisemblablement imposé dans les tranches supérieures du barème, autour de 41 à 45 %, selon sa situation familiale.

Conclusion : une rémunération élevée, dans un cadre encore peu transparent

Raphaël Glucksmann perçoit en 2025 un revenu annuel brut estimé entre 219 000 et 227 000 euros, composé de son salaire net, de ses indemnités parlementaires et de revenus éditoriaux résiduels. Il ne déclare aucune activité professionnelle externe, ce qui le distingue d’une part significative de ses collègues eurodéputés.

Ses revenus sont conformes au barème européen et légitimes au regard des exigences de sa fonction. Toutefois, comme pour l’ensemble des eurodéputés, le manque de contrôle sur certaines indemnités et l’absence de transparence patrimoniale publique soulèvent des questions persistantes sur les dispositifs encadrant la vie parlementaire européenne.

En dépit d’un engagement constant en faveur de la transparence, Glucksmann reste tributaire des limites institutionnelles du système.

Les montants ci-dessus sont des estimations fondées exclusivement sur des informations publiques (textes officiels, déclarations, documents financiers, communiqués, entretiens, article de presse) et sur des hypothèses explicites (barèmes, charges usuelles, fourchettes de cachets/primes). 
Ils sont présentés en fourchettes et ne valent ni audit ni affirmation d’un revenu exact ou exhaustif ; ils peuvent varier selon la période, les contrats et la fiscalité. Le propos est informatif et non diffamatoire et respecte la vie privée (aucune donnée sans lien avec la rémunération). Droit de réponse/correction : redaction @ lessentieldeleco.fr



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