Combien gagne un fonctionnaire de catégorie B ?

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Dans un contexte de contraintes budgétaires fortes, la rémunération des fonctionnaires de catégorie B reste un sujet sensible pour l’avenir de la fonction publique. Cette catégorie représente 1,25 million d’agents en France, soit plus de 21 % des effectifs publics. Entre revalorisations partielles et gel du point d’indice, cet article dresse un état des lieux complet et chiffré des salaires en 2025.

COMBIEN GAGNE
Combien gagne un fonctionnaire de catégorie A ?

Grilles salariales 2025 : les montants bruts et nets selon les grades

Les fonctionnaires de catégorie B sont répartis en trois grades : B1, B2 et B3, chacun correspondant à un niveau d’expérience et de responsabilité. Depuis janvier 2024, tous les agents bénéficient de cinq points d’indice majoré supplémentaires, soit une augmentation de 24,60 euros bruts mensuels.

Le grade B1, accessible aux lauréats de concours externes ou aux agents promus depuis la catégorie C, s’étale sur 13 échelons répartis sur 26 ans. Le traitement brut débute à 1 861 euros et atteint 2 525 euros à l’échelon terminal. En net, cela correspond à une fourchette de 1 477 à 2 012 euros mensuels, hors primes.

Le grade B2, généralement atteint par avancement, comprend 12 échelons sur 26 ans. La rémunération brute varie de 1 876 à 2 678 euros, soit environ 1 490 à 2 134 euros nets par mois.

Enfin, le grade B3, sommet de la hiérarchie B, est structuré en 11 échelons sur 24 ans. Le traitement indiciaire s’étend de 1 979 à 2 939 euros bruts, soit un salaire net mensuel de 1 567 à 2 333 euros.

Le calcul de la rémunération repose sur l’indice majoré, multiplié par la valeur du point d’indice fixée à 4,92278 euros (gelée en 2025). Un agent à l’indice 400 percevra ainsi un traitement brut mensuel de 1 969,11 euros.

Grade Salaire net mensuel
B1 – échelon 1 1 477 €
B1 – échelon 13 2 012 €
B2 – échelon 1 1 490 €
B2 – échelon 12 2 134 €
B3 – échelon 1 1 567 €
B3 – échelon 11 2 333 €

Primes et indemnités : un complément majeur à la rémunération de base

Au traitement indiciaire s’ajoute un régime indemnitaire significatif. Depuis le 1er janvier 2025, les plafonds du RIFSEEP – régime indemnitaire commun aux agents de l’État et des collectivités – ont été revalorisés de 5 %.

L’Indemnité de Fonctions, de Sujétions et d’Expertise (IFSE) atteint désormais les plafonds suivants :

  • 1 517 euros mensuels pour les fonctions à responsabilités élevées (groupe 1)
  • 1 400 euros pour les fonctions à responsabilités intermédiaires (groupe 2)
  • 1 283 euros pour les fonctions standard (groupe 3)

Le Complément indemnitaire annuel (CIA), part variable de la rémunération, est plafonné entre 1 240 et 1 360 euros selon le groupe de fonctions, soit entre 103 et 113 euros mensuels. En pratique, les montants versés se situent souvent entre 60 % et 80 % des plafonds, selon les priorités budgétaires de chaque employeur.

Groupe de fonctions Plafond IFSE mensuel
Groupe 1 (responsabilités élevées) 1 517 €
Groupe 2 (responsabilités intermédiaires) 1 400 €
Groupe 3 (responsabilités standard) 1 283 €

Avantages familiaux et indemnité de résidence : des écarts selon la situation

Le Supplément familial de traitement (SFT) constitue un appui pour les agents ayant des enfants à charge. En 2025, il est calculé ainsi :

  • 1 enfant : 2,29 euros mensuels
  • 2 enfants : 10,67 euros + 3 % du traitement brut, avec un plancher de 73,04 euros
  • 3 enfants : 15,24 euros + 8 % du traitement brut, avec un plancher de 194,03 euros

Par exemple, un agent percevant 2 200 euros bruts avec trois enfants touchera 191,24 euros mensuels au titre du SFT.

L’indemnité de résidence varie en fonction de la zone géographique :

  • Zone 1 (grandes métropoles) : 3 % du traitement, avec un minimum de 54,05 euros
  • Zone 2 (villes moyennes) : 1 %, minimum de 18,01 euros
  • Zone 3 : aucune indemnité

Ces compléments peuvent creuser des écarts significatifs entre agents de même grade, selon leur lieu d’affectation et leur situation familiale.

Pouvoir d’achat : un rattrapage encore insuffisant

L’évolution du pouvoir d’achat des agents de catégorie B s’inscrit dans une trajectoire dégradée depuis plus d’une décennie. Le gel du point d’indice entre 2010 et 2016, face à une inflation cumulée de 8,2 %, a entraîné une perte équivalente. Entre 2017 et 2021, les hausses ont été modestes, ne permettant pas un réel rattrapage.

Entre 2022 et 2023, les augmentations cumulées de 5 % ont partiellement amorti une inflation de 10,1 %. En 2024, l’attribution de 5 points d’indice et une inflation contenue à 2 % ont limité l’érosion. Toutefois, le gel du point d’indice en 2025 confirme l’absence de revalorisation systémique.

La suppression de la GIPA (Garantie individuelle du pouvoir d’achat) en 2024 et 2025 aggrave la situation. Un agent de catégorie B3 bloqué à l’échelon terminal depuis 2019 pourrait perdre jusqu’à 2 671 euros annuels en pouvoir d’achat non compensé.

Une catégorie professionnelle aux métiers multiples

La catégorie B regroupe des profils très diversifiés, présents dans l’ensemble des versants de la fonction publique. Elle structure l’encadrement intermédiaire, souvent en lien direct avec les usagers ou les services techniques.

Les cinq principales filières sont :

  • Administratif : rédacteurs territoriaux, secrétaires administratifs
  • Technique : techniciens des collectivités, agents des services techniques
  • Médico-social : infirmiers, moniteurs-éducateurs
  • Sécurité : chefs de service de police municipale, sapeurs-pompiers professionnels
  • Culturelle et sportive : éducateurs sportifs, assistants de conservation

La répartition varie selon les versants :

  • 28 % des agents de la fonction publique hospitalière sont en catégorie B
  • 22 % dans la fonction publique d’État
  • 16 % dans la fonction publique territoriale

Concours, formation, promotion : les voies d’accès et d’évolution

L’accès à la catégorie B se fait principalement par concours externe (bac minimum requis), concours interne (après 4 ans de service), ou troisième voie (candidats issus du privé ou associatif). La sélectivité moyenne atteint 6,7 candidats présents pour un poste.

Une fois recrutés, les agents suivent un parcours de formation :

  • Formation d’intégration obligatoire (10 jours)
  • Formation de professionnalisation variable selon le cadre d’emplois
  • Formation continue : 25 heures annuelles via le Compte Personnel de Formation (CPF)

La promotion interne vers la catégorie A est possible après 5 ans d’ancienneté. Le quota est d’une promotion pour cinq recrutements externes. Le taux de réussite varie : environ 40 % pour les rédacteurs vers attachés, et 60 % pour les techniciens vers ingénieurs.

2025 : salaires gelés, revendications maintenues

Malgré les mesures favorables appliquées depuis 2024, le contexte 2025 reste tendu. Le gouvernement a confirmé le gel du point d’indice, dans un contexte de réduction budgétaire de 15 milliards d’euros sur la dépense publique.

Les syndicats appellent à une revalorisation structurelle, notamment par l’indexation automatique sur l’inflation ou l’instauration d’un complément de traitement indiciaire (CTI). À ce stade, aucune mesure systémique n’a été retenue par l’exécutif.

En résumé : combien gagne un agent de catégorie B en 2025 ?

La rémunération nette d’un fonctionnaire de catégorie B s’établit en 2025 entre 1 477 euros nets (début de carrière B1) et 2 333 euros nets (fin de carrière B3), hors régime indemnitaire.

En tenant compte des primes moyennes (IFSE + CIA) et des avantages familiaux, un agent expérimenté peut atteindre entre 2 600 et 3 100 euros nets mensuels, selon son affectation, son groupe de fonction et sa situation personnelle.

Si les mesures de 2024 et 2025 ont apporté un soutien tangible aux agents de catégorie B, la faiblesse de l’évolution structurelle des grilles, combinée au gel du point d’indice et à la suppression de la GIPA, maintient une pression salariale forte sur cette strate centrale de la fonction publique.



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