Résumé Résumé
À l’approche de son centenaire, qui doit être célébré l’an prochain, le stade Giuseppe-Meazza, connu sous le nom de stade San Siro, emblème du football italien, va être détruit. Un projet prévoit la démolition de l’infrastructure centenaire pour faire place à un nouveau complexe sportif et urbain.
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L’opération porte sur une superficie de 280 000 m², cédée pour 197 millions d’euros. Un premier versement de 73 millions d’euros est prévu à la signature, le reste étant échelonné par tranches.
Afin de sécuriser juridiquement la transaction, un dispositif inédit a été mis en place : un « bouclier pénal » autorise les clubs à se retirer du projet en cas d’enquête judiciaire bloquant les travaux ou compromettant la solidité financière de l’ensemble. Ce montage vise à éviter les écueils rencontrés dans d’autres projets immobiliers milanais récemment contestés.
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Un nouveau stade signé Norman Foster
Le nouveau stade, qui remplacera San Siro, a été confié à l’architecte britannique Norman Foster, sélectionné en septembre 2025 à l’issue d’un concours international. Il collaborera avec le studio Manica pour concevoir une enceinte de 71 500 places intégrée à un vaste écosystème urbain.
Baptisé « La Cathédrale », ce projet effacera 91 % de l’architecture actuelle, y compris les célèbres tours et les tribunes latérales. Seuls le deuxième anneau et ses rampes d’accès en spirale seront conservés, en raison de leur classement patrimonial. Le reste de l’enceinte sera entièrement repensé selon les standards contemporains.
Le programme comprend également des restaurants, un centre commercial, des hôtels 4 étoiles, des bureaux, ainsi que les musées des deux clubs. Un parc public de 50 000 m² est également intégré au plan global. Le chantier, dont le coût est estimé à 1,2 milliard d’euros, doit débuter en 2026 pour s’achever en 2031.
Une forte opposition locale
Les promoteurs du projet estiment que le nouveau quartier générera jusqu’à 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires local, avec un impact économique total de près de 3 milliards pour la ville de Milan. La municipalité s’engage à hauteur de 22 millions d’euros pour les travaux de démolition du tunnel de Patrocle, une participation revue à la baisse par rapport aux 36 millions initialement annoncés.
Mais ces ambitions suscitent de vives critiques. Plusieurs élus municipaux s’opposent à ce qu’ils considèrent comme une opération de spéculation foncière, dans un contexte marqué par des soupçons sur la gestion de l’urbanisme milanais. Une enquête judiciaire est en cours sur l’attribution de plusieurs projets immobiliers dans la ville. Le maire Giuseppe Sala n’est pas mis en cause, mais il est dans le viseur des enquêteurs. Son adjoint à l’urbanisme, Giancarlo Tancredi, a quant à lui démissionné en juillet 2025.
L’Euro 2032 en toile de fond
L’échéance de l’Euro 2032 a pesé lourd dans les choix municipaux. En juillet 2025, l’UEFA a informé les autorités italiennes que San Siro, dans son état actuel, ne pourrait pas accueillir de matchs du tournoi. L’Italie organisera la compétition en duo avec la Turquie, et Milan risque d’être exclue des villes hôtes si le stade n’est pas entièrement reconstruit.
L’objectif est donc clair : livrer la nouvelle infrastructure avant 2031 pour permettre à la ville de maintenir sa place dans la compétition. Cette pression internationale a renforcé la position des partisans du projet et marginalisé les alternatives, notamment celle d’une rénovation partielle du stade existant.
Un dernier hommage prévu pour février 2026
Avant sa fermeture définitive, San Siro accueillera un ultime événement majeur : la cérémonie d’adieu des Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina, en février prochain. Cette date marquera symboliquement la fin d’une ère. L’enceinte, surnommée la « Scala du football », aura vu défiler près d’un siècle d’histoire sportive, depuis son inauguration le 19 septembre 1926 avec la victoire de l’Inter 6-3 face au Milan AC devant 35 000 spectateurs, avant de céder la place à une nouvelle génération de stades.
