Bayer vient d’inscrire 1,2 milliard d’euros supplémentaires dans ses comptes pour faire face aux procès qui s’accumulent aux États-Unis autour du glyphosate, l’herbicide vedette de sa filiale Monsanto. Sept ans après son rachat, cette opération à 63 milliards de dollars tourne toujours à la débâcle judiciaire et financière.
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Une provision qui vient s’ajouter aux plus de 10 milliards déjà engloutis dans des règlements à l’amiable depuis 2018. Cette fois, Bayer anticipe un « verdict défavorable » dans le procès Anderson – une affaire emblématique dans laquelle trois plaignants ont obtenu l’an dernier une condamnation record de 1,5 milliard de dollars, après avoir développé un cancer qu’ils imputent au Roundup. Le groupe a fait appel, mais semble déjà se préparer au pire.
Dans le même communiqué, Bayer a annoncé une nouvelle enveloppe de 530 millions d’euros pour solder des litiges liés aux PCB – des composés chimiques pourtant bannis depuis plus de quarante ans. On ne se débarrasse pas si facilement de certains héritages toxiques.
Glyphosate : une avalanche de plaintes toujours en cours
Au total, 61 000 dossiers liés au glyphosate restent à traiter outre-Atlantique. Un chiffre impressionnant, même si le groupe met en avant un accord partiel avec un cabinet d’avocats pour réduire la pile initiale de 192 000 plaintes. La machine judiciaire américaine ne faiblit pas, et continue de creuser les comptes du groupe allemand.
Ironie de l’histoire, c’est au moment où Bayer tente de refermer les plaies américaines qu’il marque un point en France. Le groupe vient de remporter une manche dans le contentieux l’opposant à la famille Grataloup, qui estime que des malformations congénitales de leur enfant sont liées à une exposition prénatale au glyphosate.