Encore une levée de fonds pour Forsee Power. Le spécialiste français des batteries pour la mobilité vient de collecter 18,7 millions d’euros, avec l’aide fidèle de ses actionnaires historiques (Bpifrance, Eurazeo, Noria). Ils ont mis 17,5 millions sur la table, pas assez pour atteindre l’objectif de 20 millions – et encore moins le plafond de sursouscription à 23 millions. Depuis sa création en 2011, l’entreprise fondée par Christophe Gurtner a levé plus de 300 millions d’euros, dont deux opérations à 100 millions en 2021. Forsee n’équipe pas les voitures mais les scooter, quadricycles à moteur, petits utilitaires urbains, camions, bus, véhicules agricoles, trains, bateaux, etc.
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Nouvelle levée de fonds
Les lignes de production sont déjà là : une vitrine à Chasseneuil-du-Poitou, une autre en Chine récupérée à bon compte, et un copié-collé américain inauguré en 2024. De quoi couvrir largement la demande actuelle – et même un peu plus, puisque le groupe tourne à un tiers de ses capacités.
Car si les usines ne tournent pas à plein régime, le carnet de R&D, lui, est bien chargé. Forsee mise sur une plateforme technologique unique, adaptable de la trottinette au tracteur Kubota, en passant par les navettes Toyota des JO. Au centre du modèle : le Battery Management System, le cerveau de la batterie, que la société veut rendre toujours plus performant. Et en ligne de mire, les chimies sodium-ion, encore balbutiantes mais stratégiques dans un monde où le lithium devient géopolitique.
Une technologie adaptable
Les marchés initiaux – deux-roues asiatiques et bus urbains – ont été suffisamment porteurs pour générer 151 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Et pour la première fois, un EBITDA dans le vert. Pas mal, mais encore loin du seuil de rentabilité complet. Le pari maintenant, c’est le hors-piste : le groupe vise les engins agricoles, les chantiers et le rail. Iseki, Kubota, Fayat, Skoda ou Alstom sont déjà dans la boucle. Un contrat avec une ville américaine pour 50 trams a été annoncé. C’est un signe.
