Formé au LOSC, devenu titulaire indiscutable à seulement 23 ans, Lucas Chevalier est vu comme l’un des gardiens les plus prometteurs d’Europe. Ses prestations en Ligue 1 comme en Ligue des champions ont propulsé sa cote et attiré l’attention du Paris Saint-Germain, en quête d’un successeur à Gianluigi Donnarumma, mais aussi celle de plusieurs clubs de Premier League. Déjà appelé en équipe de France, le portier calaisien incarne un profil rare : jeune, performant, régulier et sous contrat long. Son transfert potentiel soulève une question centrale : combien vaut aujourd’hui Lucas Chevalier ? Pour y répondre, il est indispensable de disséquer chaque paramètre – durée de contrat, performances chiffrées, valeur marchande estimée, stratégie du LOSC et poids des négociations en cours.
Le prix fixé par le LOSC
Le LOSC est en position de force. Le 30 janvier 2023, Lucas Chevalier a prolongé son contrat jusqu’en juin 2027. Aucun montant de clause libératoire n’a été intégré, ce qui laisse au club nordiste une pleine maîtrise du calendrier et des modalités de transfert. Depuis mars 2025, le gardien figure régulièrement dans les listes de Didier Deschamps comme doublure de Mike Maignan en équipe de France. Cette double sécurité – engagement longue durée et statut international – renforce considérablement la capacité de Lille à imposer ses conditions.
Dès la fin du mois de juillet, le président lillois Olivier Létang fait savoir qu’il n’acceptera de discuter avec les clubs intéressés par Chevalier qu’à partir de 40 millions d’euros. Le PSG, désireux d’anticiper un possible dapart de Gianluigi Donnarumma, a accepté ce seuil plancher et entamé les discussions sur les variables. La rumeur des 70 millions d’euros évoqués à l’hiver 2024 ne reflétait pas une volonté réelle de vendre, mais constituait une manœuvre dissuasive à l’égard de clubs anglais alors en repérage.
Les négociations actuelles s’orientent vers un transfert structuré autour d’un montant fixe de 40 millions d’euros, auquel s’ajouteraient entre 5 et 8 millions d’euros de bonus liés à la qualification en Ligue des champions et aux sélections internationales du joueur. Une clause de 10 % sur la plus-value en cas de revente ultérieure complète l’architecture du deal, selon un mécanisme que Lille a déjà appliqué dans les ventes d’Amadou Onana à Everton ou de Victor Osimhen à Naples.
La valeur des algorithmes
Du côté des estimations indépendantes, Transfermarkt évalue Lucas Chevalier à 30 millions d’euros, contre seulement 12 millions deux ans plus tôt. Le CIES Football Observatory le crédite de 40,7 millions d’euros au printemps 2025, ce qui en fait le troisième joueur français de moins de 23 ans le mieux valorisé derrière Warren Zaïre-Emery et Bradley Barcola. FotMob, via un modèle propriétaire, situe sa valeur à 34,4 millions d’euros.
Ces écarts illustrent les limites des modèles algorithmiques. En intégrant l’âge, la durée de contrat, les minutes jouées et les performances, ces outils peinent à capter la prime stratégique que réclame un club vendeur lorsqu’un joueur s’est imposé comme titulaire indiscutable dans un poste clé.
Salaire actuel et projection parisienne
Selon les données publiées par Foot Mercato et corroborées par AiScore, Lucas Chevalier perçoit 95 000 euros bruts par mois, soit environ 1,14 million d’euros annuels. À Lille, cela en fait le deuxième joueur le mieux rémunéré derrière Jonathan David. Au PSG, où un accord de principe a été trouvé sur un contrat de cinq ans, sa rémunération serait multipliée par quatre à cinq. Son salaire brut mensuel pourrait atteindre entre 380 000 et 480 000 euros. Même dans l’hypothèse haute, ce chiffre demeure inférieur d’environ 55 % à celui de Donnarumma, estimé à 1,1 million d’euros par mois.
En Ligue 1, Chevalier a disputé 34 matches, réalisé 96 arrêts, maintenu 11 clean sheets et affiché un taux de tirs arrêtés de 72,7 %. Selon le modèle Opta xGOT, il a évité 7,95 buts de plus que la moyenne attendue, un différentiel qui le place parmi les meilleurs d’Europe.
En Ligue des champions, il a joué 14 rencontres, dont six sans encaisser de but, avec un taux d’arrêts porté à 75 %. Ses performances contre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid lui ont valu une place dans l’équipe-type de la phase de groupes selon plusieurs médias spécialisés.
Le 11 mai 2025, la cérémonie des Trophées UNFP l’a désigné meilleur gardien de Ligue 1. Il est le premier Lillois à obtenir cette distinction depuis Vincent Enyeama en 2014.
Une valorisation portée par plusieurs facteurs clés
À 23 ans, Lucas Chevalier se trouve au même stade de maturité que Kepa Arrizabalaga lors de son transfert record à Chelsea. Il est deux ans plus jeune qu’Alisson Becker au moment de son arrivée à Liverpool. Son contrat long réduit toute pression sur Lille. Son statut de numéro deux en équipe de France laisse entrevoir une possible prise de pouvoir à moyen terme. Enfin, sa capacité rare au pied – 77,1 % de passes réussies, dont 158 longues passes précises en championnat – complète un profil déjà très recherché par les clubs à la construction soignée.
Le Paris Saint-Germain a pris une longueur d’avance dans ce dossier. L’accord de principe sur la durée du contrat est acté et le club a validé les conditions financières posées par Lille. Manchester United suit la situation depuis l’hiver 2024, sans avoir formalisé d’offre. Aston Villa et Bournemouth ont approché Lille entre 2024 et 2025, avec des propositions jugées insuffisantes. Barcelone, confronté à des restrictions liées au fair-play financier, s’est retiré.
Un coût global plus faible que Donnarumma
Pour le PSG, le coût de l’opération s’élèverait à environ 15,8 millions d’euros par saison, en additionnant amortissement du transfert (8 M€) et charges salariales complètes (7,78 M€ par an si l’on retient le salaire maximal estimé). Ce montant reste inférieur de près de 7 millions d’euros au coût annuel de Donnarumma, entre son transfert et sa rémunération.
S’il est conclu dans la fourchette 40 à 50 millions d’euros, Lucas Chevalier entrerait dans le cercle restreint des transferts les plus élevés pour un gardien. Il se situerait derrière Kepa (80 M€, 2018), Alisson (62,5 M€ + bonus, 2018), Buffon (52 M€, 2001) et Onana (52,5 M€, 2023), mais devant des références comme Ederson ou Courtois.
Pour Lille, une belle opération
Lille anticipe déjà un départ cet été. Le club suit de près Robin Roefs, gardien du NEC Nimègue estimé à 5 millions d’euros. Deux autres profils sont explorés : Jeffrey De Lange (OM), disponible pour environ 2 millions, et Guillaume Restes (Toulouse), dont le prix pourrait constituer un obstacle. La conclusion rapide du transfert conditionnera l’arrivée du remplaçant avant la reprise de la Ligue 1, le 6 août 2025.
