Chaque été, ils s’invitent dans nos chambres, sur nos terrasses et dans nos campagnes. Plus qu’une simple nuisance, les moustiques peuvent transmettre des maladies potentiellement graves. En France, leur présence s’intensifie, avec des espèces désormais bien installées sur l’ensemble du territoire.
Face à cette réalité, la protection devient un enjeu de santé et de confort. Mais entre les dizaines de produits disponibles sur le marché et les nombreux conseils contradictoires, difficile de s’y retrouver. Voici ce qui fonctionne – et ce qui ne fonctionne pas – pour vraiment se protéger des moustiques.
A LIRE AUSSI
Moustique tigre : la start-up Ma Boite à Moustique a-t-elle trouvé la solution ?
Moustiques : un risque bien réel
Si la piqûre de moustique évoque avant tout une gêne passagère – démangeaisons, boursouflures, troubles du sommeil – elle peut aussi constituer un vecteur d’agents pathogènes. Les moustiques peuvent transmettre le virus du Nil occidental, le paludisme, la dengue, le chikungunya ou encore le Zika, selon les espèces et les régions. En France, plus de 4 600 cas de dengue importés ont été enregistrés en 2024, et déjà 1 100 cas en 2025, avec une part croissante de contaminations autochtones.
Parmi les espèces présentes sur le territoire, le moustique tigre (Aedes albopictus) est aujourd’hui établi dans 84 % des départements métropolitains, mais d’autres espèces comme Culex pipiens (moustique commun) ou Anopheles (vecteur du paludisme dans certaines zones tropicales) continuent d’être actives et agressives selon les environnements.
Les répulsifs cutanés les plus efficaces contre les moustiques
Appliqués sur la peau, les répulsifs sont la première ligne de défense individuelle. Leur efficacité dépend essentiellement de la molécule active et de sa concentration.
Les substances anti-moustique les plus fiables
- DEET (25 à 50 %) : actif sur la majorité des espèces, recommandé dans les zones à risque.
- Icaridine : bien tolérée, aussi efficace que le DEET selon les formulations.
- IR3535 : résultats variables selon les produits.
- Citriodiol (PMD) : issu de l’eucalyptus citronné, peut être efficace, mais sensible à la chaleur et à l’humidité.
Crusoé, un produit récemment lancé sur le marché européen, a montré une efficacité supérieure à celle du DEET lors de tests en laboratoire et sur le terrain, avec plus de 7 heures de protection active contre Aedes albopictus, Aedes aegypti, Culex pipiens et Anopheles gambiae.
En revanche, les répulsifs dits “naturels” à base d’huiles essentielles (lavande, citronnelle, géranium, menthe poivrée) offrent une protection très limitée dans le temps. Leur efficacité réelle dépasse rarement une demi-heure.
La durée de protection indiquée sur les emballages (souvent “8 heures”) dépend de facteurs comme la transpiration, l’humidité, le vent ou la quantité appliquée. Une réapplication fréquente est souvent nécessaire.
Insecticides et pièges : quelles performances réelles ?
Les aérosols, diffuseurs électriques ou plaquettes sont souvent à base de pyréthrinoïdes (transfluthrine, tétraméthrine…), substances actives puissantes. Bien utilisés, ils tuent les moustiques adultes présents dans une pièce fermée. Cependant, ils présentent des risques pour les enfants, les personnes asthmatiques et les animaux domestiques.
Les diffuseurs longue durée peuvent repousser efficacement les moustiques si leur composition est adaptée. À l’inverse, ceux qui contiennent uniquement des extraits de plantes sont généralement peu ou pas efficaces.
À l’extérieur, les spirales à brûler sont efficaces en zone ouverte, à condition d’être placées près des zones de vie. Les bougies antimoustiques n’ont qu’un effet symbolique, sauf si elles contiennent un actif répulsif ou insecticide.
Les dispositifs électroniques (bracelets, ultrasons, applications) se révèlent largement inefficaces selon les tests comparatifs. Ils séduisent par leur simplicité, mais aucune étude sérieuse ne valide leur efficacité.
Certains pièges permettent de réduire partiellement la population de moustiques :
- Les pièges olfactifs comme Biogents capturent les femelles en quête d’un hôte.
- Les pièges pondoirs (BG GAT) visent les femelles prêtes à pondre.
Les pièges artisanaux (levure + sucre) sont peu efficaces, notamment contre le moustique tigre.
Moustiquaires, ventilateurs, gestes barrières
Qu’elles soient fixées aux fenêtres, encadrent le lit ou sous forme de tente, les moustiquaires bloquent efficacement les moustiques sans effets secondaires.
Les ventilateurs et climatiseurs perturbent le vol des moustiques et leur odorat, constituant une barrière passive.
Les raquettes électriques permettent une action directe mais ponctuelle. Quant aux plantes dites répulsives (lavande, pélargonium), elles n’offrent qu’un effet décoratif.
Prévention environnementale : limiter la présence de moustiques durablement
Les moustiques pondent dans l’eau stagnante. Une vigilance hebdomadaire est essentielle pour éviter leur prolifération :
- Vider ou couvrir les récipients d’eau (seau, récupérateur).
- Nettoyer les gouttières, rigoles et bassins.
- Changer l’eau des vases et soucoupes chaque semaine.
- Éliminer les objets inutilisés pouvant accumuler de l’eau.