Les jeunes Français croient-ils encore aux startups ?

De plus en plus de jeunes Français se détournent du modèle startup. Épuisés, désillusionnés, ils réinventent l’entrepreneuriat à travers des formats alternatifs.

Pendant longtemps, créer ou rejoindre une startup faisait rêver. L’idée de lancer « son » projet, d’aller vite, de bousculer les règles, a marqué toute une génération. C’était l’alternative idéale au salariat classique : plus de liberté, plus de sens, plus d’impact. Mais ce modèle a vieilli. Aujourd’hui, une partie de la jeunesse française s’en détourne. Et ce n’est pas un effet de mode, c’est un symptôme.

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Le discours dominant autour des startups n’a pas beaucoup changé. Il parle encore de levées de fonds, de licornes, d’ambition mondiale. En surface, tout semble fonctionner. L’écosystème français est en pleine forme, avec des réussites dans l’IA, l’espace ou la transition écologique. Mais derrière cette façade, les retours du terrain sont plus amers. Beaucoup de jeunes racontent leur épuisement, leur désillusion, leur impression d’avoir cru à un récit qui ne leur ressemble plus.

La soif d’entreprendre existe toujours

Ce qui était vendu comme un espace d’émancipation ressemble parfois à une machine à produire de la fatigue. Horaires interminables, promesse de sens rarement tenue, pression constante pour grossir vite — au risque de se crasher tout aussi vite. La culture du « fail fast », censée valoriser l’échec comme apprentissage, ressemble de plus en plus à une fuite en avant. Quand on a 20 ou 25 ans, que l’avenir est incertain et que les repères sociaux s’effritent, l’échec n’est pas un luxe que tous peuvent se permettre.

Ce n’est pas que les jeunes ne veulent plus entreprendre. Au contraire, ils lancent toujours des projets. Mais ils le font autrement, et souvent ailleurs. On les retrouve dans des coopératives, des tiers-lieux, des collectifs, des micro-entreprises. Ils bricolent, expérimentent, montent des activités plus modestes mais plus stables. Ils veulent créer, oui, mais pas à n’importe quel prix.


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