Cartage : l’assurance auto qui débloque l’autopartage en France

La start-up Cartage simplifie l’autopartage avec une assurance auto à la journée dès 5 €. Une solution rapide, flexible et sécurisée pour prêter sa voiture sereinement.

Les grandes idées naissent souvent d’un besoin personnel. Cartage en est l’illustration parfaite. En 2022, alors qu’ils sont encore étudiants aux Mines, Oscar Bourgeois et Raphaël Toledano se heurtent à un problème simple : comment emprunter la voiture d’un proche sans tracas administratif ni risques financiers ? Leur réponse : une assurance auto à la journée, pensée pour l’autopartage entre particuliers. Aujourd’hui, leur start-up incubée à Station F ambitionne de lever les freins de l’autopartage en France, avec une formule aussi limpide qu’efficace : 5 euros par jour, souscription en quelques secondes via une application mobile.

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Sécuriser l’auto partage

L’autopartage a tout pour plaire. Il réduit le nombre de véhicules en circulation, limite les émissions de CO₂ et optimise l’usage des voitures existantes. Mais il bute sur un obstacle majeur : l’assurance. Les contrats traditionnels, pensés pour un usage strictement personnel, ne couvrent pas ou mal le prêt de véhicule. Un flou juridique qui freine la pratique. C’est cette faille que Cartage entend combler.

L’essor du secteur en témoigne : en 2023, l’autopartage a séduit 460 000 Français. Mais pour s’imposer, il doit être simple et sécurisé. Cartage apporte la pièce manquante du puzzle en garantissant à l’emprunteur une couverture complète en cas d’accident, sans impacter le bonus-malus du propriétaire.

Assurance sur mesure

Le concept est limpide : une couverture complémentaire, déclenchable à la demande, qui s’ajoute à l’assurance traditionnelle. « Si je prête ma voiture sans assurance adaptée, je prends un risque sur ma franchise et mon bonus-malus », résume Oscar Bourgeois. Pour 5 euros, Cartage absorbe ces risques et offre une protection instantanée.

L’ergonomie de l’application fait le reste : historique des véhicules assurés, état des lieux numérique, ajustement des garanties… Quelques clics suffisent pour sécuriser le partage d’un véhicule, une fluidité essentielle pour convertir les sceptiques.

Un pari écologique et économique

Derrière l’assurance, une ambition plus large : transformer les usages de la voiture. L’autopartage pourrait diviser par cinq le trafic urbain, réduire la pollution et fluidifier la circulation. Il y a aussi un enjeu économique. Moins de voitures, c’est moins de frais fixes pour les ménages. Cartage veut accompagner cette mutation en facilitant la mise en relation entre emprunteurs et prêteurs, avec des outils intégrés pour estimer un « juste prix » d’usage.

« Passer de deux voitures par foyer à deux foyers par voiture », résume Oscar Bourgeois. Une révolution sociétale qui repose sur la confiance.

Croissance et alliances stratégiques

L’accueil du marché est au rendez-vous : Cartage enregistre déjà 3 000 à 4 000 souscriptions par mois. Une traction qui a convaincu des business angels d’investir 500 000 euros dans la jeune pousse en mars dernier.

Mais c’est surtout par les partenariats que la start-up entend accélérer. En Seine-Saint-Denis comme en Ardèche, elle collabore avec des collectivités pour cofinancer l’assurance et encourager l’autopartage local. Grenoble est la prochaine sur la liste. En parallèle, Cartage s’associe avec Ynstant, spécialiste du covoiturage courte distance, pour créer des synergies entre les différentes formes de mobilité partagée.

L’entrée dans le programme Propulse, soutenu par le ministère des Transports, ouvre encore plus de portes. « On accède à un réseau, à des experts, et surtout à une visibilité sur les évolutions réglementaires », confie Oscar Bourgeois. Une aubaine pour anticiper les mutations du cadre légal et adapter l’offre en conséquence.

Et demain ?

Pour l’instant, Cartage se concentre sur l’autopartage. Mais les cofondateurs voient plus loin. Pourquoi ne pas couvrir aussi le covoiturage ? Ou encourager le partage de véhicules électriques, encore peu répandu faute de garanties adaptées ? La réflexion est en cours.

Le graal, ce serait la co-possession d’un véhicule, modèle déjà populaire dans certains pays nordiques. Mais la réglementation ne le permet pas encore. Une barrière que Cartage espère bien voir tomber un jour.


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