Guerre commerciale : Pékin frappe là où ça fait mal

La Chine n’a pas tardé à répondre à Donal Trump qui décidé d’alourdir la note pour Pékin, avec des droits de douane portés à 20 % sur les produits chinois. Dès ce lundi, une nouvelle salve de taxes s’abat sur l’agriculture américaine. Maïs, blé, coton : tout y passe. Un message clair envoyé à Washington.

Mais cette guerre commerciale tombe mal pour la Chine. Son économie est en perte de vitesse. Son marché immobilier vacille et le chômage des jeunes explose.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump multiplie les offensives. Officiellement, pour punir Pékin de son laxisme face au trafic de fentanyl, cet opioïde de synthèse qui fait des ravages aux États-Unis. Mais derrière cette justification, un calcul politique. Trump vise son électorat et veut montrer qu’il défend l’Amérique contre son grand rival économique.

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Pékin frappe l’Amérique rurale

Contrairement à Trump, qui taxe tous azimuts, la Chine choisit la précision chirurgicale. Elle s’attaque aux produits agricoles américains. Pas n’importe lesquels. Ceux qui viennent des États qui votent Trump. Le soja, le maïs, le porc, les fruits : autant de secteurs-clés pour l’Amérique rurale. Pékin envoie un signal. Washington veut jouer au plus fort ? Très bien. Mais les fermiers américains vont payer le prix de cette guerre commerciale.

Pourquoi cette stratégie ? Parce que la Chine n’a pas vraiment le choix. Son économie ralentit. Ses exportations ont déjà fléchi en janvier et février. Passer à l’offensive tous azimuts serait dangereux. Alors, elle frappe là où ça fait mal, mais sans aller trop loin. Car un accord reste encore possible.

Une Chine sous pression

La guerre commerciale avec les États-Unis ne pouvait pas tomber à un pire moment pour Pékin. Lors des « Deux Sessions », grand rendez-vous politique annuel, le Premier ministre Li Qiang a fixé un objectif de croissance de 5 % pour 2025. Un chiffre ambitieux. Peut-être trop.

La Chine ne peut pas se permettre une confrontation prolongée avec les États-Unis. Mais Trump non plus ne peut pas se permettre d’étrangler trop fort l’économie américaine. Pour l’instant, chacun joue ses cartes.


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