Cyril Hanouna en politique : coup de com’ ou vraie ambition ?

Cyril Hanouna affiche ses ambitions politiques, brouillant les frontières entre divertissement et démocratie. Une dérive inquiétante ?

La démocratie, décidément, se porte mal. Quand l’ambition politique devient un prolongement naturel du spectacle télévisuel, nous voilà confrontés à une dérive grotesque : Cyril Hanouna, le roi sans couronne de l’esbroufe cathodique, affiche désormais sans complexe des ambitions politiques. Comme si l’écran plat et le pupitre de l’Élysée partageaient le même plateau.

Cyril Hanouna, animateur populiste assumé, rêve désormais de peser sur la destinée nationale. Lui qui déclarait sans frémir : « Je ne suis ni de droite, ni de gauche, ni du centre. Je suis avec les Français », confond sans doute audimat et suffrage universel. Faut-il lui rappeler que la démocratie n’est pas une émission de divertissement où « le buzz, c’est la vie », comme il aime à le répéter ? En politique, les rires enregistrés ne remplacent jamais la gravité du débat public.

Que peut donc nous promettre celui qui revendique fièrement : « Je dis ce que je pense, même si ça dérange » ? Un programme politique basé sur des punchlines creuses, des débats tronqués et des publicités à chaque interruption parlementaire ? À ce rythme, le Conseil des ministres ressemblera bientôt à une réunion de chroniqueurs survoltés, à peine moins bruyante qu’un direct de « Touche pas à mon poste ».

L’ambition d’Hanouna témoigne surtout d’une dangereuse banalisation de la politique-spectacle, un symptôme révélateur de l’époque où le sérieux devient ringard, où l’information laisse place au divertissement permanent. On hésite entre rire et désespoir devant une République devenue la scène d’un cirque médiatique, où les bouffons se rêvent en hommes d’État.


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