Le scandale Parcoursup : une machine à broyer nos lycéens

Chaque année, des milliers de bacheliers se retrouvent sans affectation. Parcoursup est-il vraiment équitable ? Décryptage un système qui perpétue les inégalités.

Chaque printemps, la même scène se rejoue, implacable. Des milliers de lycéens, le regard rivé à leur écran, découvrent avec stupeur que leur avenir se joue non sur leurs efforts ni leurs aspirations, mais sur une plateforme opaque, froide et indifférente. Parcoursup, ce monstre bureaucratique drapé dans les oripeaux de la modernité, n’est rien d’autre qu’un instrument de tri social. Une mécanique implacable qui, sous couvert de méritocratie, creuse les inégalités et perpétue un système à deux vitesses.

Parcoursup, une plateforme opaque qui façonne l’avenir des étudiants

Depuis sa mise en place en 2018, la plateforme s’est érigée en forteresse de l’opacité. Derrière son vernis technologique, ce ne sont ni l’équité ni la justice qui président aux destins de la jeunesse, mais des algorithmes secrets, des classements absurdes, des critères biaisés.

Comment justifier qu’un élève brillant, issu d’un lycée de banlieue, se voie refuser l’accès aux grandes écoles, tandis qu’un autre, à dossier équivalent mais scolarisé dans un établissement huppé, y accède sans encombre ? La réponse est brutale : Parcoursup n’a jamais eu pour vocation d’assurer l’égalité des chances. Il est le gardien d’un système qui favorise ceux qui en maîtrisent les codes.

Algorithmes, classements, biais : comment fonctionne vraiment Parcoursup ?

Derrière les milliers de vœux déposés chaque année, Parcoursup applique une logique implacable. Les établissements d’enseignement supérieur utilisent des algorithmes de classement pour trier les candidats en fonction de critères souvent opaques : notes, appréciations, mais aussi lycée d’origine, qui joue un rôle déterminant.

Les lycées les plus prestigieux bénéficient d’un effet « réputation », favorisant leurs élèves au détriment de ceux issus de quartiers moins favorisés. Dans ce jeu de dupes, la promesse d’une évaluation objective et méritocratique s’effondre face à la réalité des chiffres.

Un système qui creuse les inégalités

Les chiffres sont accablants. Chaque année, des dizaines de milliers de bacheliers se retrouvent sans affectation, condamnés à l’attente, à l’angoisse, parfois au renoncement. Derrière les discours lénifiants du ministère, la réalité est brutale : les filières sélectives accueillent toujours les mêmes profils, tandis que l’université, étranglée par le manque de moyens, devient un cimetière d’ambitions.

Un étudiant bien entouré, informé et issu d’un milieu aisé saura optimiser ses choix, rédiger des lettres de motivation percutantes et s’orienter vers des filières sûres. À l’inverse, ceux qui ne maîtrisent pas les codes du système se retrouvent rapidement écartés.

Stress, attente, abandon : les effets pervers de Parcoursup sur les lycéens

L’incertitude est au cœur de Parcoursup. Contrairement à l’ancien système d’admission post-bac (APB), où les élèves avaient des réponses rapides et un classement clair, la nouvelle plateforme impose une attente interminable.

Certains lycéens passent l’été suspendus aux décisions d’une machine, sans garantie d’obtenir une place dans la formation de leur choix. L’angoisse s’installe, et pour certains, la pression devient insoutenable. Découragement, perte de confiance en soi, voire renoncement à poursuivre des études : les conséquences psychologiques sont lourdes.

Vers une privatisation de l’enseignement supérieur ?

Face à cette incertitude, les familles les plus aisées ont trouvé une parade : contourner Parcoursup en se tournant vers les écoles privées. De plus en plus d’établissements hors Parcoursup émergent, offrant une alternative sécurisante… mais payante.

Ce phénomène accélère la privatisation de l’enseignement supérieur, créant une fracture entre ceux qui peuvent payer pour une place et ceux qui doivent se contenter des restes du système public. Résultat : un accès à l’éducation de plus en plus conditionné par le porte-monnaie.

Parents, enseignants, lycéens : la contestation gronde. De nombreuses voix dénoncent un système injuste, opaque et inhumain. Pétitions, manifestations, tribunes : la plateforme est régulièrement pointée du doigt pour son manque de transparence et ses effets délétères.

Le débat sur l’avenir de Parcoursup est plus que jamais d’actualité. L’orientation post-bac doit-elle être régie par un algorithme, ou faut-il repenser un modèle plus humain et équitable ?

Quel avenir pour Parcoursup ?

Parcoursup n’est pas une fatalité. C’est un choix politique. Et comme tout choix, il peut être renversé. L’urgence est là : redonner aux jeunes une vraie liberté de choix, garantir un accès équitable à l’enseignement supérieur et mettre fin à un système qui broie des milliers de destins chaque année.

L’éducation ne saurait être réduite à une ligne de code, à un algorithme aveugle aux inégalités qu’il perpétue. Il est temps d’exiger une transparence totale et de repenser un modèle plus juste.


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