Thales, le jackpot de la guerre moderne

Thales enregistre 1,42 milliard d’euros de bénéfices et un carnet de commandes à 50 milliards. Décryptage d’un succès porté par l’instabilité géopolitique et l’innovation technologique.

L’argent coule à flots chez Thales. Les missiles sifflent, les radars clignotent, et la guerre, cette vieille amie du capitalisme, continue de remplir les caisses du géant français. 1,42 milliard d’euros de bénéfice net, un chiffre d’affaires qui franchit la barre des 20 milliards, un carnet de commandes qui déborde à 50 milliards… Bref, c’est Noël tous les jours pour le PDG Patrice Caine, qui peut sabrer le champagne en regardant l’action s’envoler de 12 % en Bourse, après un +50 % le mois dernier.

Quand le monde s’enflamme, Thales encaisse

Ce n’est plus un secret : la montée des tensions géopolitiques est une aubaine. L’Europe redécouvre la guerre, les budgets militaires explosent, et les prises de commandes défense de Thales s’envolent : +41 % sur les marchés émergents, +9 % au global. Systèmes aériens, radars, blindés, tout se vend comme des petits pains. Seule ombre au tableau : l’Europe fait de la résistance, affichant une baisse de 2 % des commandes militaires. Pas grave, les discours politiques laissent présager un réveil imminent.

Pendant que l’intelligence artificielle et la cybersécurité cartonnent (+14,8 %, à 4 milliards d’euros) et que le trafic aérien pousse l’activité avionique (+4,8 %, à 5,47 milliards d’euros), la branche spatiale est en apesanteur… dans le mauvais sens du terme. Les satellites de télécommunications civils sont laminés par Starlink, forçant Thales à redéployer 1 300 postes et à explorer une alliance avec Airbus et Leonardo. Objectif affiché : 7 % de marge d’ici 2027-2028. Autrement dit, on rame.

Une décennie dorée en vue

Malgré ces turbulences cosmiques, Patrice Caine voit une décennie de croissance s’ouvrir. Tant que la planète restera un joyeux chaos, que les États s’armeront jusqu’aux dents et que la cybersécurité sera le nouvel or noir, Thales restera l’e grand gagnant l’un des grands gagnants d’un monde en crise.


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