Gérer la trésorerie d’une entreprise ne se limite pas à conserver des liquidités sur un compte. Il s’agit de trouver le bon équilibre entre sécurité, rendement et flexibilité. Avec des taux d’intérêt élevés et une fiscalité en évolution, plusieurs solutions se démarquent : les comptes à terme pour sécuriser un capital, les SCPI en usufruit pour optimiser la fiscalité, les produits structurés pour ajuster le rendement au risque et les contrats de capitalisation pour préparer l’avenir. Décryptage.
Les comptes à terme
Un compte à terme (CAT) permet de placer une somme fixe pour une durée déterminée en échange d’un taux garanti. En 2025, ces taux sont plus élevés qu’attendu.
Les points clés à retenir :
- Plus la durée est longue, plus le taux est attractif.
- Certains comptes permettent un ajustement du taux en fonction du marché.
- Les retraits anticipés entraînent souvent des pénalités.
- La fiscalité est la flat tax à 30 %, ce qui les rend plus intéressants pour de gros montants.
Exemple : un placement de 100 000 € sur 12 mois à 3,54 % rapportera environ 2 480 € nets après impôts.
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Les SCPI en usufruit
Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) permettent d’investir dans l’immobilier sans gérer directement des biens. Une entreprise peut acheter uniquement l’usufruit des parts, c’est-à-dire le droit de percevoir les loyers pendant une période donnée (5 à 10 ans en général).
Pourquoi c’est intéressant ?
- Les loyers sont en grande partie déductibles du résultat imposable.
- Le rendement net peut atteindre 12 à 22 % après optimisation fiscale.
- À la fin de la période, l’entreprise n’a plus de bien à revendre, ce qui évite d’éventuelles moins-values.
Le principal risque ? Les variations des loyers. Mais les SCPI utilisent de plus en plus des baux indexés sur l’inflation et des loyers ajustables au chiffre d’affaires des locataires pour limiter ce risque.
Les produits structurés
Les produits structurés sont des placements construits par les banques pour offrir un rendement ajusté au risque. Ils combinent plusieurs éléments :
- Une garantie partielle du capital (généralement entre 85 et 95 %).
- Un potentiel de performance lié à un panier d’actions ou un indice sectoriel (énergie, tech, santé…).
- Des mécanismes de protection qui ajustent les rendements en fonction de la volatilité des marchés.
Exemple : un produit structuré lié aux entreprises de la transition énergétique pourrait garantir 90 % du capital investi après 5 ans et offrir un rendement potentiel de 8,5 % par an.
À surveiller : les frais de structuration, qui peuvent atteindre 3 % par an et réduire la rentabilité réelle.
Les contrats de capitalisation
Les contrats de capitalisation sont souvent comparés à l’assurance-vie, mais ils sont spécifiquement adaptés aux entreprises. Ils permettent de placer des fonds sur des supports diversifiés (fonds en euros, actions, obligations) tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse sur les plus-values.
Depuis 2024, un abattement de 20 % s’applique sur les plus-values après 8 ans, ce qui réduit le taux d’imposition à 12,8 % au lieu de 30 %.
Autres atouts :
- Une entreprise peut transmettre un contrat de capitalisation à une filiale sans payer de droits de mutation.
- Les rendements des fonds en euros pour entreprises sont souvent 0,8 point supérieurs à ceux des particuliers.
Seul bémol : des frais d’entrée parfois élevés (jusqu’à 3 %), qu’il faut négocier.
Les outils technologiques pour mieux gérer
Les logiciels de gestion de trésorerie comme Agicap permettent d’optimiser l’allocation des liquidités grâce à l’intelligence artificielle. Ils peuvent :
- Prédire les flux de trésorerie avec une précision de 92 %.
- Simuler l’impact des variations de taux sur les placements.
- Automatiser l’arbitrage entre différentes solutions d’investissement.
Autre innovation : la blockchain permet désormais d’émettre des obligations (« smart bonds ») avec des paiements automatisés et une liquidité secondaire immédiate. Une solution encore émergente, mais qui pourrait se démocratiser.
Quelle stratégie choisir ?
Les entreprises doivent adapter leur stratégie de trésorerie à leurs priorités :
- Sécuriser un excédent de trésorerie ? Les comptes à terme restent une solution simple et efficace.
- Optimiser la fiscalité ? Les SCPI en usufruit et les contrats de capitalisation offrent des leviers intéressants.
- Maximiser le rendement ? Les produits structurés permettent d’ajuster le risque.
- Gagner en flexibilité ? Les outils technologiques facilitent les arbitrages et la prévision.
Chaque solution a ses avantages et ses contraintes. L’enjeu est de combiner ces outils en fonction des besoins de l’entreprise.
