Budget 2025 : François Bayrou face au casse-tête des finances publiques

François Bayrou et son gouvernement avancent sur une ligne de crête. Avec un déficit public dépassant les 6 % en 2024, l’exécutif doit trouver une formule budgétaire qui conjugue discipline financière et justice sociale. La tâche s’annonce ardue.

Le défi est d’abord chiffré : réduire le déficit public à 5,5 % du PIB dès 2025. Pour cela, le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 50 milliards d’euros. La réduction des dépenses publiques est la priorité. Parmi les pistes envisagées : une réforme du délai de carence des fonctionnaires en arrêt maladie, héritée du gouvernement Barnier, mais toujours sujette à débat.

Faire payer les riches… et les grandes entreprises

Pour compléter les économies, l’exécutif envisage plusieurs nouvelles taxes. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, défend une taxation supplémentaire sur les patrimoines les plus élevés, qui pourrait rapporter 3 milliards d’euros. Une autre piste : maintenir la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, un levier potentiellement rentable, estimé à 8 milliards d’euros. Enfin, la flat tax sur les revenus du capital pourrait être relevée, une mesure qui vise à rééquilibrer l’effort fiscal entre capital et travail.

Une équation politique délicate

La politique s’invite naturellement dans l’arène budgétaire. À gauche, on applaudit l’idée d’une plus grande contribution des plus riches. À droite, on appelle à réduire les dépenses plutôt que d’alourdir la fiscalité. Entre ces deux camps, François Bayrou tente de jouer les équilibristes. Des consultations avec socialistes, écologistes, communistes et Républicains se multiplient. Objectif : éviter une nouvelle impasse comme celle du précédent budget, rejeté par le Parlement.

Protéger les classes moyennes et soutenir les agriculteurs

En parallèle, des mesures pour préserver le pouvoir d’achat des classes moyennes sont annoncées, comme l’indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu. Le gouvernement veut aussi soutenir les agriculteurs, notamment en facilitant la transmission des exploitations aux jeunes. Autant de gestes qui visent à ménager une opinion publique déjà sous tension.

Un horizon encore flou

Malgré ces annonces, les désaccords restent profonds. À droite, la ligne rouge est claire : pas d’augmentation d’impôts. À gauche, la volonté de taxer davantage les hauts revenus est non négociable. Quant au gouvernement, il doit encore trouver un équilibre pour boucler son budget d’ici février, tout en révisant sa réforme des retraites et en intégrant les partenaires sociaux à la co-construction du budget de la Sécurité sociale.


Partagez votre avis