Le projet de réforme « radicale » d’Elon Musk pour transformer les Etats-Unis

L’Amérique est-il à l’aube d’un bouleversement étatique sans précédent ? Elon Musk, entrepreneur visionnaire, et Vivek Ramaswamy, homme d’affaires et ancien candidat à la présidentielle, ont dévoilé ce 20 novembre un projet de réforme « radicale » visant à remodeler la structure même de l’État fédéral. Ce programme, soutenu par le président élu Donald Trump, propose des mesures qui redéfiniraient l’administration américaine en profondeur.

La pierre angulaire de ce plan repose sur une réduction significative des effectifs fédéraux. Musk et Ramaswamy estiment que la bureaucratie actuelle « freine l’innovation et coûte trop cher au contribuable » (The Wall Street Journal). Leur objectif : encourager les départs volontaires, notamment en supprimant le télétravail et en offrant des primes de départ. Une idée qui, selon le New York Post, pourrait entraîner une perte de milliers de postes dans des agences clés.

Cependant, cette proposition soulève des inquiétudes. Pour le professeur Mary Goodman de l’Université de Georgetown, « cela pourrait paralyser des services essentiels comme l’environnement, la santé publique ou la sécurité intérieure » (Washington Post).

Economies budgétaires massives

L’équipe Musk-Ramaswamy prévoit d’économiser 500 milliards de dollars en rationalisant les dépenses fédérales. Parmi les cibles annoncées figurent les subventions à des entités considérées comme « inutiles » ou « partisanes », telles que le Planning Familial ou l’audiovisuel public (Reuters). Ces mesures, bien qu’applaudies par certains partisans de la réduction de l’État, risquent de provoquer des réactions houleuses, notamment parmi les défenseurs de ces institutions.

Dérégulation : un retour au minimalisme législatif

En exploitant des décisions récentes de la Cour suprême, Musk et Ramaswamy visent à limiter le pouvoir réglementaire des agences fédérales. Selon eux, de nombreuses réglementations adoptées depuis des décennies n’ont jamais reçu l’approbation explicite du Congrès (Financial Times). Ce cadre leur permettrait, par des décrets présidentiels, de suspendre plusieurs règles perçues comme des obstacles à la croissance économique.

Cependant, des experts, comme ceux cités par le New York Times, avertissent que cette dérégulation pourrait engendrer des effets secondaires inattendus, notamment une augmentation des risques environnementaux ou des abus dans certains secteurs.

Une vision controversée, mais soutenue

Pour certains, cette réforme représente une opportunité de moderniser un État perçu comme trop lourd et inefficace. « Si nous ne réduisons pas l’influence de l’État fédéral maintenant, nous risquons un effondrement économique dans les décennies à venir », a déclaré un proche collaborateur de Musk au Telegraph.

D’autres, en revanche, y voient une attaque frontale contre le modèle de protection sociale américain. Le Guardian met en lumière les craintes des syndicats et des associations, qui dénoncent une volonté de « privatisation rampante » de l’État.

Pour que ce projet devienne réalité, il devra passer l’étape cruciale de l’approbation du Congrès. Avec un Sénat divisé, les analystes politiques prévoient des négociations tendues (Politico). De plus, les recours judiciaires sont quasi inévitables face à l’ampleur des réformes envisagées.

Etienne Delattes


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