L’automatisation au service de la réindustrialisation en France et en Europe

L'année 2023 a marqué un tournant pour l'industrie européenne. Les chiffres d'Eurostat révèlent une augmentation de 2,6% de la production industrielle de l'Union Européenne par rapport à 2022, témoignant d'une reprise encourageante après des années de déclin.

Cette tendance positive s’explique en partie par les initiatives de relocalisation de la production et les investissements massifs dans les technologies de pointe. En France, la même dynamique est observée, avec une hausse notable des investissements dans le secteur industriel. Ces signaux encourageants confirment la volonté des pays européens de redynamiser leur tissu industriel et de renforcer leur souveraineté économique.

Un frein majeur : le manque de main-d’œuvre

Cependant, cette marche vers la réindustrialisation se heurte à un obstacle de taille : le manque de main-d’œuvre qualifiée. Ce défi, loin d’être négligeable, menace de ralentir, voire de freiner, les efforts déployés pour redynamiser l’industrie européenne. Le secteur de la logistique, pilier essentiel de la chaîne d’approvisionnement et donc de la réindustrialisation, illustre parfaitement cette problématique. En France, en 2023, plus de 16 500 postes de caristes étaient à pourvoir, les régions le plus en demande étant les Hauts de France suivi de la région Auvergne Rhône-Alpes. Selon l’enquête « Besoins en main-d’œuvre » de France Travail publiée en avril 2024, 57 % des recrutements sont jugés « difficiles » par les entreprises. La principale cause invoquée est le nombre insuffisant de candidats, un problème mentionné dans 85 % des cas.

Cette pénurie de main-d’œuvre a des conséquences lourdes : retards dans les livraisons, augmentation des coûts opérationnels et, à terme, une perte de compétitivité pour les entreprises européennes.

L’automatisation : une solution pour booster la réindustrialisation

L’automatisation peut constituer un levier précieux pour surmonter le défi du manque de main-d’œuvre et ainsi relancer l’industrie européenne. En automatisant les tâches à faible valeur ajoutée, les entreprises libèrent des ressources humaines précieuses qui peuvent être réorientées vers des missions plus complexes et stratégiques. Ce redéploiement des compétences est d’autant plus crucial face aux difficultés de recrutement rencontrées pour les postes techniques et spécialisés. Les robots industriels, par exemple, peuvent prendre en charge des tâches répétitives et physiquement exigeantes, permettant aux travailleurs de se concentrer sur des activités nécessitant une expertise, une analyse critique et une créativité accrue.

L’automatisation présente également des avantages en matière de sécurité au travail. Les robots peuvent effectuer des tâches dangereuses, réduisant ainsi considérablement les risques de blessures pour les employés. Cela permet non seulement de protéger la santé des travailleurs, mais également de minimiser les coûts liés aux accidents du travail et aux interruptions de production.

De plus, l’automatisation contribue à réduire les coûts opérationnels de plusieurs manières. Elle permet une utilisation plus efficace des ressources, diminue le besoin de main-d’œuvre pour les tâches répétitives et minimise les erreurs humaines, conduisant ainsi à une production plus homogène et de meilleure qualité. Automatiser les processus logistiques, par exemple, peut pallier le manque de main-d’œuvre et améliorer l’efficacité opérationnelle, contribuant ainsi à la compétitivité des entreprises européennes.

L’innovation au cœur de la réindustrialisation

L’innovation, sous toutes ses formes, doit être au cœur de notre stratégie de réindustrialisation. Automatisation et formation continue sont les deux piliers sur lesquels repose la renaissance industrielle de l’Europe et de la France. Pour que cette vision devienne réalité, il est impératif que ces deux éléments soient mis en œuvre de manière synchronisée. L’une ne peut être réellement bénéfique sans l’autre. C’est en mariant technologie et capital humain que nous pourrons surmonter la pénurie de talents et construire une industrie résiliente et souveraine. L’heure est à l’action : innovons pour réindustrialiser l’Europe.

Gérald Lelong
Directeur Général de FORX


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