De sa résidence du Delaware, où J. Biden est reclus pour soigner un Covid, provenaient des signaux contradictoires : sous la pression croissante de figures démocrates, telles que Mme Pelosi ou B. Obama, l’impression avait été recueillie que le président en exercice pourrait renoncer à sa candidature; depuis lors, un J. Biden s’estimant requinqué avait au contraire fait état – malgré l’abandon d’importants donateurs – de son intention de reprendre la campagne (NB: actuellement menée seule et de manière très loyale par K. Harris). Le Président Biden, que de très nombreux démocrates n’estiment plus en état de pouvoir, vient finalement d’annoncer ce 21 juillet le retrait de sa candidature.
Kamala Harris peut-elle désormais être la vraie solution alternative ? malgré la popularité relativement réduite qui lui est reprochée dans son propre camp, voire une fermeté considérée comme de la dureté, elle semble peu à peu s’imposer comme la formule la plus naturelle, compte tenu en particulier du faible laps de temps imparti pour prendre une décision radicale. L’équipe de campagne de D. Trump, s’était d’ailleurs immédiatement mise au travail sur cette hypothèse, au sortir de la récente Convention républicaine de Milwaukee.
Le pari sur K. Harris est encore entouré d’incertitudes, mais il est sans doute l’ultime chance pour que les Démocrates puissent l’emporter en novembre. Dans cette hypothèse, une autre question capitale surgit: en renonçant à la candidature, le président Biden démissionnera-t-il dans le même temps de ses fonctions de chef de l’Exécutif ? Quel que soit le cas de figure, cela n’affectera pas nécessairement le choix des délégués qui se prononceront à la Convention démocrate prévue à Chicago du 19 au 22 août prochain; le président Biden vient de « recommander » Kamala Harris, orientation qui ne les liera pas juridiquement mais qu’ils devraient logiquement suivre. L’effet serait avant tout pour Kamala Harris elle-même: en cas de démission de J. Biden, elle deviendrait présidente et aurait la possibilité théorique, même dans un temps très limité de trois mois, de montrer qu’elle a l’étoffe présidentielle. Un excellent numéro deux ne devient pas nécessairement un bon numéro un, mais le costume de la vice-présidence – par définition effacée – est souvent un handicap.
Selon ce scénario idéal pour les Démocrates, vu de l’extérieur – de plus, Kamala Harris incarne les Etats-Unis d’aujourd’hui et de demain (multi-ethniques et tournés vers le Pacifique) -, l’histoire de l’élection du mois de novembre ne serait pas écrite. Pour l’élection de 1988, G. Bush Sr., vice-président sortant de R. Reagan, avait 17 points de retard sur son concurrent en juillet…et il l’emporta finalement.
Patrick Pascal
Withdrawal of Joe Biden: Kamala Harris Moment ?
The Democratic bid for the presidency of the United States reached a crucial moment. From his residence in Delaware, where J. Biden is recluse to treat a Covid, contradictory signals came: under growing pressure from Democratic figures such as Mrs Pelosi or B. Obama, the impression had been gained that the incumbent President might abandon his candidacy; since then however, a rejuvenated J. Biden had announced – despite the withdrawal of major donors – his intention to resume the campaign (NB: currently led alone and very loyally by K. Harris). President Biden, whom many Democrats no longer believe to be in a position of power, finally announced on 21 July that he was withdrawing his candidacy.
Could Kamala Harris now be the real alternative? Despite the relatively low level of popularity for which she is criticised in her own camp, and even a firmness that is seen as harsh, she gradually seems to be emerging as the most natural option, particularly given the short time available to make a radical decision. D. Trump’s campaign team immediately set to work on this hypothesis after the recent Republican Convention in Milwaukee.
The bet on K. Harris is still shrouded in uncertainty, but it is undoubtedly the last chance for the Democrats to win in November. In this hypothesis, another crucial question arises: by giving up his candidacy, will President Biden at the same time resign as Chief Executive? Whatever happens, this will not necessarily affect the choice of delegates who will vote at the Democratic Convention scheduled to take place in Chicago from 19 to 22 August; President Biden has just ‘recommended’ Kamala Harris, an orientation that will not be legally binding but which they should logically follow. The effect would be first and foremost for Kamala Harris herself: if J. Biden resigned, she would become president and would have the theoretical opportunity, even in the very limited time of three months, to show that she is presidential material. An excellent number two does not necessarily become a good number one, but the costume of the vice-presidency – by definition self-effacing – is often a handicap.
According to this ideal scenario for the Democrats, seen from the outside – what’s more, Kamala Harris embodies the United States of today and tomorrow (multi-ethnic and Pacific-oriented) – the history of the November election would not be written. In the 1988 election, G. Bush Sr, R. Reagan’s outgoing Vice-President, was 17 points behind his rival in July… and he eventually won.
Patrick PASCAL
Retrait de Joe Biden : l’Heure de Kamala Harris ?
La candidature démocrate à la présidence des Etat-Unis se joue maintenant.
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