La France se dirige-elle vers une VIème République ou… vers un retour à la IVème ?

Ce faisant, le Président de la République a demandé au peuple une clarification de ses aspirations, voire de trancher, et il se devait de rester au-dessus de la mêlée politique en se campant dans une position de juge-arbitre.

Ce n’est apparemment pas ce qui est, semble-t-il, en train de se dérouler. Nombreux sont ceux qui ont reproché au chef de l’Exécutif sa décision du 9 juin, y compris et peut-être même surtout dans son propre camp.

Essayer désormais apparemment de “brouiller les pistes” et de parvenir grâce à des arrangements contre nature à brider, voire à pervertir l’expression du peuple souverain, ne pourrait qu’aggraver la crise politique et faire entrer le pays dans des zones de turbulences incontrôlées.

Si tant est qu’il y aurait déjà eu faute, cela serait alors pire que ce qui a déjà été accompli. Un rapprochement de circonstance avec LFI – sans doute plus anti-républicain que d’autres supposés extrémistes cloués au pilori – serait de plus une faute morale à l’égard d’une opinion manipulée et trompée.

Les chantres de la VIe République n’agissent pas que par impulsion et il ne fait aucun doute qu’ils ont une stratégie. Il faut leur reconnaître ce talent. Ceux qui pensent s’en accommoder, voire en tirer parti, alors qu’ils sont en position de grande faiblesse, s’illusionnent. Il est étonnant de constater que l’un des piliers du régime semi-présidentiel de la Ve République oeuvre – par aveuglement, dépit ou orgueil déplacé ? – à son propre affaissement, selon une orientation qui pourrait faire penser à la IVe République. En réalité, le résultat de ces stratégies développées dans le dos des Français pourrait nous acheminer vers le désordre de la rue, objectif ultime de tactiques de type trotskyste.

Patrick Pascal
Ancien ambassadeur