Combien le Rafale a-t-il rapporté à l’économie française ?

507 appareils commandés, des dizaines de milliards d’euros : le Rafale pèse lourd dans l’économie de défense.

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Il est devenu l’un des étendards de l’industrie française. Longtemps cantonné aux bases de l’armée de l’air, le Rafale a pris en une décennie une place centrale dans les exportations tricolores d’armement. Mais derrière le bruit des réacteurs et les images de signature de contrats en grande pompe, une question simple persiste : combien rapporte réellement ce chasseur à la France ?

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Des contrats colossaux pour l’aéronautique de défense

Les chiffres sont têtus. En 2022, les exportations françaises de défense ont atteint 27 milliards d’euros. Un record. Un seul contrat y pèse pour plus de la moitié : les 80 Rafale vendus aux Émirats arabes unis, pour un peu plus de 16 milliards d’euros, auxquels se sont ajoutés quelque 2 milliards d’euros d’armements. Le tout pour une production qui s’étalera jusqu’au début des années 2030.

Un contrat emblématique, mais pas isolé. En 2023, l’Indonésie a commandé 18 appareils pour 2,6 milliards d’euros. D’autres accords, en Grèce, en Croatie, se comptent en centaines de millions d’euros. En tout, au 31 décembre 2024, 507 Rafale avaient été commandés dans le monde. Mais le détail des contrats reste flou : les montants globaux agrègent souvent d’autres produits, à commencer par les avions d’affaires Falcon. Le carnet de commandes de Dassault affichait ainsi 43,2 milliards d’euros en fin d’année dernière, sans ventilation claire entre civil et militaire.

La fabrication du Rafale ne se résume pas à la chaîne d’assemblage de Mérignac. Chaque appareil, c’est environ 300 000 pièces, 90 % fabriquées en France. La production d’un Rafale mobilise 7 000 emplois directs et indirects pendant deux ans. Rapporté au contrat émirien, cela représente des centaines de milliers d’années-hommes de travail industriel.

En tout, près de 400 entreprises sont impliquées, des mastodontes comme Safran et Thales aux PME de mécanique et d’électronique. La base industrielle et technologique de défense française emploie aujourd’hui 210 000 personnes. Une part significative de cette force de travail est liée à l’aéronautique de combat. Autrement dit, au Rafale.

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Dassault porté par la dynamique militaire

L’impact se lit aussi dans les comptes. En 2024, Dassault Aviation a enregistré un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros, en hausse de près de 30 %. La branche Défense représente 3,965 milliards d’euros, contre 2,98 milliards un an plus tôt. Soit une hausse de plus d’un milliard d’euros. Sur l’année, 21 Rafale ont été livrés, dont 7 à l’export.

Ce chiffre d’affaires génère de la valeur ajoutée en France, donc des impôts. Cotisations sociales, fiscalité sur les salaires, impôt sur les sociétés : les retombées sont réelles, mais leur mesure reste imprécise. Aucun document public ne permet d’isoler la contribution fiscale du seul Rafale.

Le flou persiste sur le chiffre final. Aucun montant consolidé ne vient dire ce que le Rafale a rapporté, au centime près, à l’économie française. Mais les ordres de grandeur sont là. Des dizaines de milliards d’euros engrangés à l’export sur dix ans. Des milliers d’emplois à haute valeur ajoutée. Une place centrale dans la montée en puissance des ventes d’armement françaises.



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