La Chine muscle son armée à grande vitesse

Flotte navale géante, missiles nucléaires, commandement centralisé : la Chine joue désormais dans la cour des grandes puissances.

Afficher le sommaire Masquer le sommaire

En trente ans à peine, la Chine a métamorphosé son armée. Une transformation à grande vitesse, portée par une ambition sans détour : peser sur tous les rapports de force, partout. Avec un budget militaire estimé à 250 milliards de dollars, Pékin dépense moins que Washington, mais aligne la plus vaste armée permanente du globe. Près de 2 millions de soldats sous les drapeaux. Et une doctrine tournée vers la projection.

Tout commence à la fin des années 90. Pékin engage une modernisation méthodique de l’Armée populaire de libération (APL). Le budget militaire est multiplié par sept. L’appareil de production suit. Les chars, les avions de combat, les missiles, les navires : tout sort des chaînes chinoises. Une industrie de défense désormais autonome, capable d’aligner du matériel à la cadence des ambitions politiques.

A LIRE
SMIC : à combien s’élève le salaire minimum en Chine ?

Flotte de guerre : Pékin dépasse Washington

La marine symbolise le basculement. Avec 370 bâtiments recensés, la flotte chinoise dépasse en nombre celle des États-Unis. Trois porte-avions, dont le Fujian, construit intégralement sur le sol national, illustrent cette percée. Doté de catapultes électromagnétiques – technologie jusque-là réservée à l’US Navy – le navire marque un seuil franchi. Loin des simples gesticulations côtières des années 1990, la Chine navigue désormais sur les mers du globe avec la stature d’une puissance.

Le sous-marin nucléaire devient l’ultime garantie. Les nouveaux SNLE chinois emportent des missiles JL-3 capables de frapper des cibles à plus de 10 000 km. Une capacité de deuxième frappe, depuis les eaux territoriales. Pékin complète son arsenal avec des missiles intercontinentaux à têtes multiples et des armes hypersoniques comme le DF-17. Un arsenal sophistiqué, pensé pour contourner les systèmes antimissiles occidentaux.

2027 : objectif Taïwan dans la doctrine Xi

Depuis 2016, le président chinois tient les rênes de l’armée d’une main ferme. Il dirige personnellement les cinq grands théâtres d’opérations. Priorité : le théâtre Est. Là où se joue la question taïwanaise. Cette centralisation du commandement militaire permet une coordination resserrée, avec un objectif clair : efficacité opérationnelle et rapidité de décision.

Les préparatifs s’accélèrent. Les satellites de la série Yaogan scrutent chaque recoin du détroit. Les incursions de l’APL dans l’espace aérien taïwanais sont devenues quotidiennes, comptabilisées par milliers. En ligne de fond, un calendrier. Celui du centenaire de l’Armée populaire, en 2027. Un jalon symbolique. Et peut-être bien plus. Car dans les discours de Xi Jinping, la « réunification inévitable » revient comme une ligne fixe. Et dans les faits, la machine militaire s’aligne, pièce par pièce, pour une opération potentielle.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Publier un commentaire