Macron veut des enfants

Naissances en chute, couples en détresse : le gouvernement change enfin de cap sur l’infertilité.

Afficher le sommaire Masquer le sommaire

Emmanuel Macron avait parlé de « réarmement démographique ». Il commence à en dessiner les contours. Un plan national contre l’infertilité doit être lancé dès janvier. Objectif : enrayer la chute des naissances, alors que la France enregistre désormais plus de décès que de naissances.

Il avait planté le décor début 2024. Pour la première fois depuis 1945, le solde naturel est négatif. Macron avait appelé à un sursaut. Jusqu’ici, rien de concret. Le gouvernement passe à l’action avec ce plan contre l’infertilité. C’est une première réponse, ciblée mais symbolique, au déclin démographique.

A LIRE AUSSI
Pourquoi les enfants français sont-ils nuls en anglais ?

Un message ciblé pour chaque Français de 29 ans

Stéphanie Rist, ministre de la Santé et des Familles, en a détaillé les grandes lignes. Un comité de pilotage sera mis en place au début de l’année 2025. Il devra coordonner les actions prévues : prévention, détection et prise en charge des troubles de la fertilité. Ce plan s’appuie sur un rapport de 2022, resté lettre morte pendant deux ans, faute de stabilité politique.

Mesure phare : un message sera envoyé à tous les Français de 29 ans pour les informer sur leur fertilité. C’est l’âge à partir duquel ils peuvent choisir de congeler leurs ovocytes ou leurs spermatozoïdes. L’idée est de prévenir sans contraindre. Aujourd’hui, 3,3 millions de personnes rencontrent des difficultés pour concevoir un enfant. Près d’un couple sur dix.

Congeler ses ovocytes, une course contre la montre

Le plan veut aussi améliorer l’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP). Les moyens ont augmenté, mais les résultats peinent à suivre. Un tiers seulement des 15 550 patients en attente ont pu conserver leurs ovocytes en 2024. Faute de place ou de personnel, beaucoup partent à l’étranger, surtout en Espagne.

La France compte 15 centres de conservation de gamètes. Le gouvernement veut doubler ce chiffre d’ici 2027. Il n’exclut pas une participation plus importante du privé, encadrée par la loi de bioéthique de 2021, mais encore peu utilisée. Ce sera l’un des sujets des États généraux de la bioéthique, qui s’ouvriront en janvier pour six mois. Un nouveau texte est prévu en 2028.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Publier un commentaire