Combien gagne Bernard Arnault en un mois ?

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C’est une somme qui donne le vertige. Chaque mois, Bernard Arnault encaisse des revenus équivalents à plusieurs siècles de travail pour un salarié moyen. Deux canaux alimentent cette manne : son salaire de patron salarié d’un côté, les dividendes de ses participations dans LVMH de l’autre. L’un est limité, l’autre démesuré.

En tant que PDG de LVMH, Bernard Arnault perçoit une rémunération fixe de 1 138 307 euros pour l’année 2024, à laquelle s’ajoute une part variable de 2,2 millions d’euros. Ce bonus, lié aux résultats 2024, sera versé en 2025 après validation par l’assemblée générale du 17 avril. Total : 3,3 millions d’euros pour l’année, soit environ 278 000 euros par mois.

En 2023, Arnault avait déjà perçu 3,3 millions d’euros. En 2022, 3,1 millions. Pas d’explosion salariale malgré les records de bénéfices. Une constance affichée, mais marginale au regard de ses revenus globaux.

Les dividendes, le vrai moteur des revenus

Le cœur de la machine est ailleurs. Les dividendes. En 2024, LVMH a distribué 13 euros par action. La famille Arnault, via ses holdings Christian Dior SE et Financière Agache, détient environ 48 % du capital du groupe. Résultat : 3,187 milliards d’euros de dividendes versés à l’ensemble de la galaxie Arnault pour l’année. Soit 265 millions d’euros par mois.

Une précision s’impose. Ce montant ne correspond pas à un revenu personnel de Bernard Arnault, mais à l’ensemble des revenus perçus par les structures familiales. Aucune ventilation publique n’existe entre les membres. Les holdings rassemblent les participations de Bernard Arnault et de ses cinq enfants. Il n’empêche : c’est à ce flux que l’homme doit l’essentiel de sa fortune.

Un fossé entre salaire et capital

En 2023 déjà, les dividendes familiaux atteignaient un niveau équivalent : 3,1 milliards d’euros. En 2022, 471 millions seulement. L’envolée est nette. Dans ce schéma, la rémunération salariale de Bernard Arnault représente moins de 1 % de ses revenus annuels. Plus de 97 % viennent des dividendes.

Ce déséquilibre n’est pas un accident. Les participations sont consolidées au sein de Financière Agache, qui détient 97,5 % de Christian Dior SE, laquelle contrôle LVMH. Une architecture de contrôle classique dans les grandes fortunes industrielles françaises, pensée pour durer et transmettre.

Impôts, jet privé et fortune planétaire

À cela s’ajoutent quelques avantages en nature : l’usage d’un jet privé, la couverture de frais professionnels, non chiffrés dans les documents publics. Aucune rémunération exceptionnelle n’a été versée en 2023 ni en 2024.

Lors de son audition au Sénat le 21 mai 2025, Bernard Arnault a rappelé que LVMH avait versé près de 6 milliards d’euros d’impôts sur les sociétés en 2024, dont environ la moitié en France. À cela s’est ajoutée une contribution exceptionnelle de 700 millions d’euros l’année suivante.

La fortune personnelle de Bernard Arnault est estimée à 197 milliards de dollars fin octobre 2025. Elle a culminé à 233 milliards en 2024, avant de refluer avec la baisse du secteur du luxe, notamment en Chine. Elle dépend essentiellement du cours de LVMH. Une richesse de papier, mais avec des flux bien réels.

En résumé : 278 000 euros par mois de salaire, 265 millions d’euros par mois de dividendes versés à la famille Arnault.



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