Le congé de naissance sera-t-il un nouveau fiasco administratif ?

Le congé de naissance prévu pour 2026 est peut-être séduisant sur le papier. Mais en coulisses, les retards s’accumulent, les arbitrages manquent et l’État peine à se coordonner.

Le nouveau congé de naissance, présenté comme un soutien accru aux jeunes parents, entrera en vigueur en deux temps. Il concernera tous les enfants nés ou attendus à partir du 1er janvier 2026. Mais sa mise en œuvre effective ne débutera qu’en juillet de la même année. Un délai exceptionnel permettra toutefois aux familles dont l’enfant naît au premier semestre 2026 de le prendre jusqu’à la fin de l’année. Ce lancement anticipé, décidé en dernière minute, inquiète sur sa faisabilité.

Le congé de naissance ne remplace rien, il s’ajoute. Il vient en plus du congé maternité (seize semaines), du congé paternité (vingt-huit jours) et du congé parental. Il sera facultatif, d’un ou deux mois, au choix du salarié, avec une possibilité de le fractionner. L’indemnisation est annoncée : 70 % du salaire net le premier mois, 60 % le second. Mais aucun décret n’a encore fixé ces modalités. À six mois du lancement, l’encadrement réglementaire reste incomplet.

Un calendrier bousculé au gré des majorités

La date d’entrée en vigueur a fait l’objet d’un long tir à la corde. Le gouvernement tablait sur juillet 2027. Les députés l’ont avancée à janvier 2026. Le Sénat a tenté de la repousser à janvier 2027. En commission mixte, retour à janvier 2026. Résultat : une mise en œuvre partielle en juillet, imposée par une décision politique qui laisse peu de temps aux administrations pour s’organiser.

Le ministère de la Santé admet que cette entrée en vigueur précipitée va alourdir les démarches. Les systèmes d’automatisation prévus ne seront pas prêts. Les délais d’indemnisation pourraient s’allonger. Le gouvernement prend donc le risque d’un démarrage chaotique pour un dispositif qu’il présente comme central dans la politique familiale. L’objectif est de répondre à la baisse de la natalité, mais le socle technique ne suit pas.



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