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Les chiffres sur la fortune de Booba s’empilent sans jamais se recouper. BFM Business parlait en 2021 d’une fourchette entre 40 et 60 millions de dollars. Une base solide, reprise largement. Mais à l’automne 2025, un quotidien national avance plutôt un chiffre de plus de 40 millions d’euros. D’autres sources spécialisées serrent encore plus : autour de 31 millions. Et puis il y a cette estimation gonflée à 185 millions d’euros, reprise par une chaîne de télévision, aussitôt contestée. La vérité ? Éclatée en morceaux.
Streaming, concerts : la machine à cash musicale
Le socle reste la musique. Les ventes d’albums varient selon les décomptes : plus de 10 millions depuis ses débuts selon certains, à peine 3 millions selon d’autres. En 2024, son album Ad Vitam Æternam s’écoule à 15 000 exemplaires la première semaine, disque d’or, puis disque de platine quelques mois plus tard. Sur Spotify, Booba dépasse les 4 milliards d’écoutes à l’été 2025. En moyenne, 5 millions d’auditeurs par mois, pour environ 35 000 euros de revenus mensuels sur cette seule plateforme.
Les concerts pèsent plus lourd. À Paris La Défense Arena, trois dates en octobre 2025, 40 000 spectateurs par soir, billets jusqu’à 1 200 euros, et une recette globale estimée à 8,6 millions. Sur les festivals, le cachet standard pour une tête d’affiche comme lui grimpe entre 150 000 et 350 000 euros. En parallèle, l’accord signé début 2024 avec Sony Music Publishing, pour gérer le catalogue de Tallac Records, a été estimé à 3 millions d’euros.
Entreprises, vêtements et business
Booba n’a jamais compté uniquement sur la musique. En 2004, il lance Ünkut, marque de streetwear qui monte vite : 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Avant la fin de la collaboration en 2018, les ventes cumulées dépasseraient 30 millions. Depuis, une nouvelle marque, Disconnected, mais pas de données disponibles.
Côté médias, OKLM.com, OKLM Radio et OKLM TV ont tenté l’aventure avant de s’arrêter. Côté produits dérivés, un whisky lancé en 2017, rapidement épuisé, une édition limitée haut de gamme, un parfum la même année. En 2016, un magazine masculin l’élit « businessman de l’année ». Une reconnaissance symbolique pour une stratégie d’image bien rôdée.
Installé en Floride depuis 2009, Booba s’est construit un patrimoine immobilier conséquent. En 2016, il achète une villa à Miami Beach pour 3,7 millions de dollars, revendue six ans plus tard pour 6,1 millions. En 2025, nouvelle acquisition dans la même gamme de prix. Des projets immobiliers dans la région sont évoqués, tout comme des biens à Paris et en banlieue. Estimation globale : 9 millions d’euros en immobilier.
Côté placements, environ 6 millions d’euros seraient investis dans des startups et projets numériques. Mais ici aussi, les chiffres sont flous. Une part des revenus, notamment les cachets de showcases, échappe à toute comptabilité publique. Booba lui-même entretient cette opacité, alternant dérision et mutisme quand la question de l’argent revient. Résultat : les estimations fluctuent, les écarts persistent.


