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Grand Frais ne lève pas le pied. Avec 326 magasins au compteur, l’enseigne spécialisée dans les produits frais poursuit son offensive dans l’Hexagone. Une trentaine d’ouvertures sont prévues en 2026, ce qui devrait déboucher sur 3 000 à 3 500 embauches supplémentaires. Et ce n’est pas tout. En rachetant 32 magasins Gifi, qu’elle prévoit de transformer dès la mi-2026, la marque passe à la vitesse supérieure. Ces reconversions doivent créer près de 300 emplois.
Jusqu’ici très présente en périphérie, Grand Frais cherche désormais à percer en centre-ville. Objectif : densifier son réseau et capter des flux urbains. Une bascule stratégique pour un acteur jusqu’ici perçu comme réservé à une clientèle périurbaine.
Le succès ne se mesure pas seulement en mètres carrés. Côté fréquentation, les chiffres donnent le tournis. Selon NielsenIQ, le nombre de foyers acheteurs est passé de 5,5 millions en 2021 à 7,4 millions cette année. Et l’enseigne espère franchir la barre des 8 millions dès l’an prochain. Cela représente une progression de 45 % en cinq ans. En clair, un foyer français sur trois se rendrait aujourd’hui chez Grand Frais.
L’enseigne réussit là où beaucoup peinent : élargir sa base sans diluer son image. Elle séduit aussi bien les adeptes de la qualité que les curieux attirés par la promesse d’un choix ultra-frais.
Une image premium
Cette croissance impressionne d’autant plus qu’elle se déroule dans un climat tendu sur les prix alimentaires. Grand Frais n’est pas un champion du discount. Et cela se voit. Une enquête menée en 2024 pointait des tarifs souvent plus élevés que ceux de Carrefour, à gamme équivalente.
La direction assume. Elle défend une politique de prix « justes », en ligne avec le marché sur les produits frais. L’enjeu, selon elle, n’est pas d’être le moins cher mais de garantir la qualité. Le discours tranche avec celui des géants du secteur, focalisés sur la chasse aux centimes.
Un modèle d’efficacité
Derrière la vitrine, une mécanique rodée. Grand Frais mise sur une chaîne logistique allégée. Moins d’intermédiaires, moins de marges superposées. Résultat : une meilleure maîtrise des coûts. L’enseigne met aussi en avant un taux de casse de 3 % sur les fruits et légumes, deux fois inférieur à la moyenne du secteur. Un détail ? Pas vraiment. À ce niveau de volume, chaque point compte.
Cette rigueur se retrouve dans les performances financières. Le chiffre d’affaires a bondi de 15 % sur un an, à 4,59 milliards d’euros à fin mars. Mais c’est surtout la productivité qui impressionne : 11 700 euros de ventes par mètre carré, un record dans le secteur. De quoi faire pâlir les mastodontes de la distribution.
Le profil des clients change, lui aussi. Historiquement prisée des plus de 46 ans, l’enseigne attire de plus en plus les 36-45 ans, désormais majoritaires avec 37 % de la clientèle. Les 27-35 ans suivent, en forte progression. Grand Frais parvient à séduire une génération plus jeune, souvent plus exigeante sur l’origine des produits et la transparence.


