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En 2025, la Corée du Nord a volé pour 2 milliards de dollars en cryptomonnaies. C’est le chiffre avancé par Chainalysis, société spécialisée dans l’analyse de transactions blockchain. Le montant représente une progression nette par rapport à 2024, où les vols attribués à des groupes nord-coréens atteignaient déjà 1,34 milliard de dollars. Cette envolée marque une année record pour le pays, malgré un nombre réduit d’incidents recensés.
L’essentiel du préjudice provient d’une seule attaque : celle qui a visé Bybit en février. La plateforme, basée à Dubaï, s’est fait dérober pour 1,5 milliard de dollars en Ethereum. Une opération spectaculaire, rapidement attribuée par la police fédérale américaine au groupe Lazarus, l’unité de hackers la plus active du régime nord-coréen. Ce coup d’éclat à lui seul explique l’essentiel de la hausse annuelle.
Pirateries ciblées et infiltration sur le long terme
Le reste du butin provient de tactiques plus diffuses, mais tout aussi efficaces. Chainalysis évoque des vols plus importants avec moins d’attaques. L’un des leviers : l’infiltration directe d’informaticiens nord-coréens dans des entreprises spécialisées en cryptographie. Une fois en poste, ces agents récoltent des informations ou transfèrent directement leurs salaires à l’État. D’autres agissent en amont, en usurpant l’identité de cadres supérieurs pour obtenir des accès critiques. L’ingénierie sociale, largement documentée, reste au cœur de ces actions.
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Sur les 3,4 milliards de dollars volés dans les cryptomonnaies entre janvier et début décembre 2025, près des deux tiers sont attribués à Pyongyang. Le rapport de Chainalysis est clair : la Corée du Nord demeure “l’acteur principal des menaces crypto”. Elle devance largement les autres puissances, malgré une baisse du nombre d’attaques confirmées. Sa stratégie mise sur des coups massifs, ciblant les plateformes majeures, pour un rendement maximal.
Derrière ces offensives, un objectif géopolitique assumé : financer les priorités du régime tout en échappant aux sanctions internationales. Les techniques de blanchiment employées, connues et souvent répétées, permettent de réinjecter les fonds dans l’économie nord-coréenne. Pour Chainalysis, ces opérations s’inscrivent dans une stratégie étatique, où la cybercriminalité devient un outil de survie politique.


